Troubles - Jesper Stein
Troubles
Jesper Stein
Éditions Piranha / 2016
411 pages
Les violentes émeutes qui ont secoué Copenhague en 2007 nous ouvrent les portes de ce récit, respectivement de cet enfer. C’est dans ce contexte explosif qu’est découvert le cadavre d’un homme dans le cimetière de l’Assistance, pourtant étroitement surveillé par les forces de l’ordre au moment des faits.
L’ambiance de ce récit démontre vraiment à quel point la fracture sociale est immense. Entre une police sur les dents, sous pression, et une jeunesse portée par des idéaux très … radicaux, l’auteur nous entraîne dans les rues embrasées de la capitale danoise, dont la violence n’a rien à envier à certaines scènes de guerre.
Nous allons principalement suivre un flic, Axel Steen, qui s’occupe du meurtre du cimetière. Ce crime sera l’élément déclencheur d’une vaste affaire aux liens aussi sensibles que tentaculaires.
Soit dit en passant, pour moi, cet homme est un atout majeur pour la qualité de ce récit. J’ai vraiment apprécié ce flic qui est tout un paradoxe à lui tout seul. Pas très droit dans les procédures, mais très juste pour ce qui est de mettre en lumière des faits plutôt gênants.
J’ai apprécié cette trame qui nous oblige à parcourir le passé, par le biais de témoignages ou d’éléments d’enquête. Je peux éventuellement reprocher à l’auteur de parfois s’attarder un peu trop longtemps sur certains détails, ce qui a pour conséquences d’alourdir le récit ou de briser le rythme, par moment.
Mais, paradoxalement, cela donne du corps au récit et surtout aux divers personnages. C’est un dosage qui n’est finalement pas si évident à réaliser.
Cette enquête, très bien menée par les flics de Copenhague et habilement retranscrite par l’auteur, se déploie dans toute sa complexité. Son côté sensible permet de mettre une multitude d’auteurs potentiels dans son panier à salade, venant de l’extérieur comme de l’intérieur.
La haute tension qui règne entre les forces de l’ordre, la presse et la population nous grille une bonne partie de nos synapses en créant un sacré court-jus sociétal !
A lire.