Le manoir des glaces - Camilla Sten

Publié le par Pascal K.

Le manoir des glaces 
Camilla Sten

Éditions Seuil / 2023
411 pages

Pour son second thriller, l’auteure suédoise nous dépose vers un vieux manoir isolé, au beau milieu d’une forêt, en pleine tempête. Suite à la mort de sa grand-mère, une jeune fille, Eleanor, s’y rend pour y régler la succession, accompagnée de son copain, de sa tante et d’un avocat-notaire.

La grand-mère de cette jeune fille a été assassinée dans son appartement cinq mois auparavant. Eleanor a vu l’auteur du crime sur le palier mais, souffrant de prosopagnosie, elle ne reconnaît pas les visages. Plutôt emmerdant … 

Ce récit est une ambiance, rongée par une multitude d’émotions telles que l’angoisse, la paranoïa, le doute ou encore la frayeur. Ce huis clos, par définition, étouffe et nous laisse que très peu de place pour nous détendre. Camilla Sten joue énormément sur la peur en mettant en scène des personnages terriblement angoissés et fragiles. 

Divers flash-backs, nous ramenant au milieu des années 60, toujours dans ce même lieu, haussent de quelques crans ce flottement inquiétant qui règnent entre ces lignes. 

Camilla Sten nous donne un os à ronger mais il est difficile d’y arracher les bons morceaux menant vers la lumière. C’est elle, au compte-gouttes, qui va nous amener vers ce que l’on pourrait appeler une épouvantable affaire de famille. 

Ce thriller se lit plutôt vite, malgré un rythme qui patine quelques fois sur la glace. Pour cultiver parfois le suspense, l’auteur fait répéter à ses personnages les mêmes choses, encore et encore, et cela m’agace. 

Mais, au final, j’ai aimé cette intrigue qui déstabilise. J’ai aimé cette confusion que l’auteure fait naître, puis perdurer, en nous faisant spéculer sur les identités, sur les motivations, mais aussi en maîtrisant parfaitement cette trame qui joue fermement avec la temporalité. 

Une fois de plus - et on le constate souvent dans ce genre de lectures ! -, le passé est bien trop fort pour nous, il nous rattrape toujours, d’une manière ou d’une autre, et cela ne sert donc à rien de l’enterrer. La merde est parfois bien trop pestilentielle pour en dissimuler les émanations. Vous pouvez creuser encore longtemps … 

A lire. 

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