Flics Requiem - Michel Tourscher
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Flics Requiem
Michel Tourscher
Editions Prisma / 2025
326 pages
Ce titre, paru en 2013, a été réédité suite à la sortie du film « Bastion 36 », d’Olivier Marchal, qui s’en est inspiré. Bien évidemment, j’ai regardé le film juste avant de recevoir le bouquin. Pas de bol … Grave ?
Eh ben non. Tout en gardant l’essence même de l’œuvre - l’esprit ! -, Olivier Marchal s’est permis quelques libertés pour créer sa propre adaptation. Du coup, j’ai ainsi eu l’impression de découvrir une nouvelle trame. Sans oublier l’écriture, qui mérite amplement qu’on tourne chacune de ces pages ! Moult détails et certaines émotions sont souvent difficiles à adapter à l’écran, et c’est tant mieux.
Nous suivons un ancien flic, reconverti en détective privé après avoir pas mal merdé dans sa vie. Sa nouvelle enquête lui est confiée par l’épouse d’un flic de la BRI. Ce dernier, en proie à une parano grandissante, a disparu alors qu’il était soigné dans un hôpital psychiatrique.
Lors de cette enquête, notre détective va être confronté aux assassinats des anciens collègues du flic disparu, qui vont tomber comme des mouches, les uns après les autres. Les pistes sont floues, voire impraticables mais, ce qui est sûr, c’est que le détective dérange. Et pas n’importe qui.
Je n’ai pas eu l’’occasion de réfléchir aux éventuelles similitudes avec l’adaptation de Marchal. Non, je n’ai pas eu le temps car ce récit progresse vite, très vite. Le rythme t’arrache au bitume et t’emporte avec lui pour te poser sur le chapitre suivant, sans jamais s’essouffler.
L’atmosphère est sombre, inquiétante et profondément ambiguë. Impossible de déterminer l’origine de la menace qui peut indifféremment surgir de « l’intérieur » comme de « l’extérieur », nous maintenant dans une perpétuelle incertitude. Je vous l’avoue encore une fois, j’en suis arrivé à en oublier le film car l’auteur nous enferme dans son propre univers, avec ses propres personnages, en nous enveloppant complètement. Le flic que je suis a aimé l’esprit flic qui émane de ces pages !
Retenons l’essentiel : cette intrigue se déploie selon une trame d’une rigueur implacable, soutenue par une structure sans faille, inébranlable. Les personnages, d’une grande force, se débattent dans un environnement très réaliste, sombre, imprévisible et agressif. L’auteur démontre ici clairement que n’importe quelle âme sur cette terre peut être corrompue !
Ce récit est une atmosphère vivante qui, elle-même, constitue un personnage à part entière. Rien d’étonnant, finalement, que Marchal ait été irrésistiblement attiré par cette œuvre pour réaliser Bastion 36.
A lire, et à voir !