Du sang sous les acacias, Bernadette Richard
Du sang sous les acacias
Bernadette Richard
Éditions Favre / 2019
305 pages
J’aborde ce récit comme je le ferais face à un inconnu : avec prudence. Je ne connais ni l’auteure, ni son style, ni rien. Bernadette Richard nous écrit ici un polar, chose inhabituelle, paraît-il. Comme j’ai pu le comprendre, c’est son premier. Bonne décision, non ? C’est le meilleur genre littéraire ! Le genre, oui, ce titre en particulier, non. J’y reviendrai.
Après quelques pages tournées, je remarque tout de même que ce n’est de loin pas son premier bouquin. Qu’est-ce qui me fait dire cela, me demanderez-vous peut-être ? Les personnages, clairement. Je suis très attaché à cet élément et j’ai vite été conquis.
L’auteure suisse nous dépeint ses protagonistes avec finesse. Elle le fait rapidement, naturellement et - me semble-t-il ! - facilement. Le caractère propre à chaque personnage est solide, accentué d’une touche d’humour qui ne me déplaît pas. Par contre, au bout d’un certain moment, j’ai décroché. J’ai eu l’impression de stagner face à des protagonistes lassants qui m’ont même agacé, dommage !
Cette panoplie de personnages sera complétée par nos amis à quatre pattes, l’auteure semblant ne pas être indifférente au monde animalier. C’est bien, mais c’est un peu trop pour moi dans ce récit ! Cela nous permettra tout de même de nous rendre dans une réserve naturelle en Tanzanie, où des rhinocéros semblent être décimés à la chaîne.
Nous nous rendrons donc en Afrique de l’Est où nous accompagnerons un flic expérimenté, intuitif, une journaliste aussi déjantée que passionnée et une voluptueuse et délicate biologiste parisienne, qui évolue devant nos yeux telle une caresse ! Mission : enquêter sur ces morts suspectes d’animaux protégés.
Plusieurs aspects m’ont fait réagir positivement dans cette intrigue, notamment les milliers de kilomètres qui séparent les méthodes d’enquêtes locales à celles auxquelles nous sommes habitués. Les moyens mis en œuvre ne sont de loin pas les mêmes, c’est certain, à l’instar des mentalités et de l’approche face à une scène de crime. Intéressant.
Un autre aspect - et pas des moindres ! - m’a également interpellé, mais cette fois-ci négativement. Le rythme, bien trop lent, ne m’a pas convenu. Oui, nous sommes en Afrique, je sais, et le rythme se calque peut-être sur la manière de vivre là-bas. Mais ce tempo, pour une enquête, une intrigue, est bien trop assommant. J’ai vraiment eu l’impression de tourner en rond, encore et encore, jusqu’à faire des sillons dans cette terre aride, autant au niveau de la trame que par l’évolution des personnages.
L’intrigue, justement. J’ai eu le sentiment qu’elle n’était là que pour fournir un prétexte. Étant adepte de polars et récits liés à une enquête, je me suis vite retrouvé frustré. C’est répétitif, fastidieux et cette trame n’avance que très lentement. L'enquêteur principal, annoncé comme étant une sommité, est aussi décevant qu'effacé.
Au départ, j’ai décelé un énorme potentiel concernant les personnages mais, malheureusement, je n’y ai finalement pas trouvé mon compte.
Si vous êtes en émerveillement devant nos amis les bêtes, vous allez peut-être y trouver le vôtre. Tous les goûts sont dans la nature, paraît-il.