Chuuut!, de Janine Boissard - Belle écriture, mais pas du tout mon style
Chuuut!
Janine Boissard
Éditions Robert Laffont / 2013
321 pages
Vous allez suivre ici une aventure familiale assez linéaire gravitant autour de l’assassinat d’une petite fille de 4 ans. Tout va se jouer sur l’identité de l’auteur des faits, ceux-ci étant relativement clairs. Selon ma propre perception, cette histoire est bien écrite, agréable, conviviale, mais trop plate. Malheureusement, ce dernier terme pèse lourd dans la balance.
Le décor est évidemment enivrant, car nous sommes dans la région de Cognac. La vie de château nous attend et nous entrons dans le domaine d’Edmond de Saint Junien et de sa descendance.
Nous sommes reçus par Fine, 14 ans, la petite-fille d’Edmond. C’est elle, avec ses mots, qui va nous raconter une partie de leur histoire.
L’auteure se projette sans problème dans la peau de cette jeune fille pour en faire ressortir sa voix, son ton et surtout sa manière de dire les choses. Le récit est très coulant, sans accroc, nous avançons avec méfiance - ce n’est que le début -, mais également avec un certain empressement.
C’est avec entrain, justement, que nous faisons connaissance avec cette grande famille soudée. Leur enthousiasme est contagieux, c’est donc avec une certaine confiance que nous les aborderons.
Nous les suivrons même jusqu’à cette magnifique cabane en bois, construite par les enfants aux abords du bois au fond du domaine, où nous découvrirons Maria, 4 ans, assassinée.
Changement d’ambiance, de ton et d’interlocuteur. Nous écouterons également attentivement Nils, 18 ans, qui fait partie de cette famille. Son parcours est moche. En effet, ce gosse n’a pas eu la chance de naître avec une cuillère en or dans la bouche, mais plutôt avec un sac de plomb sur le dos.
Toute cette belle famille respectable - qui d’ailleurs semble l’être - devra faire face à ce fait divers qui les touche de très près, d’autant plus que l’un d’entre eux sera le suspect no 1.
Ce récit se lit facilement, sans trop s’égratigner. La justice des hommes sera le point névralgique de cette trame, ainsi que le principe de la défense. Juger une personne semble parfois facile, trop facile. On ne peut même pas parler d’erreur ; il faut un coupable, voici la seule vérité. Mais pour le principal intéressé, cette vérité-là, elle lui fait une belle jambe. C’est donc la vengeance qui va peut-être faire éclater la vérité, la vraie.
Plusieurs interlocuteurs vont se succéder et nous transmettre leur point de vue, au gré des chapitres. D’une manière constante et linéaire, nous allons nous approcher d’une vérité que nous attendons tout de même avec avidité.
Paradoxalement, cette histoire traîne un peu en longueur. Oui, c’est agréable à lire, c’est certain mais, personnellement, j’ai besoin d’un peu plus de pression pour atteindre un taux de satisfaction acceptable.
Le dénouement est certes beau, mais d’une grande naïveté. Je pourrais plutôt appeler cela de l’altruisme, ou même de la reconnaissance. Oui, tout cela est merveilleux, mais peut-être trop merveilleux justement. Du coup, le grand consommateur de polars, de thrillers et de romans noirs que je suis n’y trouve malheureusement pas son compte.
Bonne lecture.