Cinabre - Nicolas Druart

Publié le par Pascal K.

Cinabre
Nicolas Druart

Éditions Harper Collins / 2022
458 pages

Je suis - suivre, donc … - cet auteur depuis ses débuts et j’ai remarqué une belle évolution au fil de ses bouquins. Je suis parfois allé à contre-courant avec mes retours, mais j’adhère à ce style qui tend vers le huis clos, l’intrication psychologique, ou les deux à la fois, évidemment. Une sorte de subtilité que j’apprécie beaucoup en ressort bien souvent.

Ce récit nous amène une fois de plus à Toulouse - bon sang, il pleut beaucoup !! - et le milieu hospitalier n’est jamais très loin. Bien entendu, un auteur parle de ce qu’il connaît, non … ? 

Un vrai massacre perpétré sur une place du centre-ville va déstabiliser les membres de la PJ, ceci de par son mode opératoire. Il faut admettre qu’il n’est pas courant.

Nous évoluons en fait sur deux axes. Sur l’un, nous suivons la police criminelle qui enquête sur ces agressions et, sur l’autre, nous suivons un infirmier prénommé Elliot, qui s’inquiète de la disparition de l’un de ses collègues, depuis qu’il est allé soigner une patiente dans l’hôtel situé en face de leur cabinet, l’Hôtel Ferdinand. Ne reste plus qu’à tirer la courbe qui va s’élever entre ces axes ! 

J’ai beaucoup aimé suivre le personnage d’Elliot, un infirmier très angoissé dans la vie, réservé, qui aime écrire des thrillers à ses heures perdues - une autobiographie monsieur Druart … ? Je ne l’espère pas, du moins pas entièrement. Au niveau psychologique, l’auteur nous démontre d’une façon radicale à quel point un être humain peut changer, ou à quel point on peut le faire changer. Assez subtile.

Un autre personnage a attiré toute mon inattention. L’Hôtel Ferdinand. Il n’a pourtant rien de lugubre, comme ça, au premier abord, mais je vous assure que c’est justement ça qui inquiète. C’est très paradoxal. Cet établissement va prendre beaucoup de place entre ces pages, mais aussi dans votre esprit. Ce contexte fou et anxiogène m’a fait penser à un thriller récent de Patrick Senécal et, franchement, il y a pire comme référence !

La morale, le jugement ou encore l’esprit de liberté sont des termes qui vont rythmer ce récit, voire carrément mener la danse. Qu’est-ce qui est bien ou mal ? Qui le définit ? Ces questions vont s’avérer être intéressantes pour les lecteurs de ce bouquin. 

Malgré un dénouement un peu « Rock n’roll », j’ai beaucoup aimé la finalité de cette trame, à savoir qu’un événement isolé et ponctuel peut grandement changer le cours des choses. 

A lire. 

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