Les démoniaques, Mattias Köping

Publié le par Pascal K.

Les démoniaques 
Mattias Köping

Éditions Ring / 2018
372 pages

Bon bon ... Avant d’ouvrir ce bouquin, nous savons déjà plus ou moins à quoi nous en tenir. Il suffit de le retourner et de lire la 4ème de couverture qui en dit déjà long. Une petite sauterie familiale pour les 15 ans de la petite Kimy ! Abject, c’est sûr, mais cela attise et aiguise assez la curiosité ! 

L’âme de ce bouquin est sale. Boîtes de nuit, gros bras, gros bides (qui vont avec), business, poudre, trafics - femmes, enfants, putes, drogues - et quelques castagnes. Quelques personnes influentes mènent la danse dans cette zone rurale normande, avec force, violence et beaucoup de persuasion.

Cette histoire à donner la gerbe déroule jusqu’à vos pieds le summum du vice, de la débauche et de toute la bassesse dont est capable l’être humain. Mélangez tout ceci à une immunité liée aux fonctions publiques des protagonistes et vous obtiendrez ainsi un groupe formé d’excréments liquides à qui vous rêveriez de dire adieu en tirant la chasse d’eau ! Voilà pour les présentations ... 

Et il y a Kimy qui a atteint ses 18 ans. Elle se retrouve - bien malgré elle ! - dans cette ambiance bien pourrie. Eh oui, quand on a été élevée par des ânes lubriques doublés de porcs concupiscents (en trois mots ?), cela n’aide pas beaucoup à s’épanouir ! Cette fille a néanmoins un caractère de fer. Un fer qui a été battu lorsqu’il était bien chaud ! 

Mattias Köping va droit au but, sans filtre, sans retenue, pour nous placer au centre d’un réseau œuvrant dans la pédophilie, la came ou encore la traite de femmes. C’est plutôt cash, mais pour traiter un sujet pareil, il n’y a pas tant d’arguments pour édulcorer ou embellir ! Ce récit est pourri, gangrené jusqu’à la moelle. 

L'auteur nous plante une telle haine dans les tripes que la vengeance qui en résulte est proportionnellement jouissive ! 

Il y a une réelle atmosphère dans ce récit ! C’est la campagne, c’est très rustique, c’est un peu retiré du monde et cela permet peut-être d’y faire souffler un vent violent d’impunité ! C’est une lecture gênante, évidemment. Mais comme l’auteur traite son sujet avec une sérieuse maitrise stylistique, cela passe plutôt bien ! Comme de grandes gorgées de whisky essentielles pour faire passer les morceaux coincés dans la gorge ! 

Et il y a aussi bien sûr cette prise de conscience face à la drogue, cette autodestruction poussant le consommateur jusqu’à une mort lente qui tombe sur la gueule bien avant la vraie qui te foudroie ! C’est réaliste, concret et très palpable. 

Ce récit, abject et révoltant, est une vengeance viscérale ! L'amour et l'espoir ont bel et bien une place dans cette trame, bien entendu. Mais ce sont des valeurs parfois éphémères. La vie est rude ! À lire, c’est évident !

Bonne lecture. 

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