Neuf millimètres et des poussières - Sandrine Spycher

Publié le par Pascal K.

Neuf millimètres et des poussières 
Sandrine Spycher

TheBookÉdition.com / 2024
196 pages

Sandrine Spycher met ici en scène un flic de la police judiciaire de Lausanne, un homme qui a plus ou moins tout perdu, si l’on considère que sa femme et son enfant représentent un tout. Perso, je peux sans conteste imaginer que c’est le cas.

Ce flic, aussi ténébreux physiquement que dans sa tête, va tenter de se battre pour la garde de son petit gars de 5 ans, et ceci contre vent et marée, respectivement contre sa femme, la justice et tous ceux qui la représente. Cet enfant va être un peu malgré lui au centre de cette intrigue.

Comme pour son précédent bouquin, je dois admettre que c’est bien écrit. Sandrine Spycher pose sur son papier des mots qui sonnent plutôt justes pour ce qui se rapportent aux personnages, leurs interactions, leurs sentiments ou encore par rapport à ce qui se passe dans leurs consciences.

Au niveau de l’intrigue, et bien, franchement, il faut dire qu’elle est assez simple, dans le sens où il n’y a rien de vraiment extraordinaire. Mais, il faut bien l’admettre, notre vie est dans l’ensemble plutôt ordinaire. Du coup, cette intrigue se calque plutôt bien sur notre quotidien. Après, oui, vous serez tout de même confrontés à des événements pas vraiment réjouissants, c’est sûr.

Ce récit est davantage une succession de scènes sur un mec qui enchaîne les conneries, les emmerdes, si ce n’est pas les râteaux. Un gars, finalement, qui se perd dans une vie qui n’est peut-être pas en adéquation avec la sienne.

Pour moi, amoureux du polar, je suis un peu resté sur ma faim en ce qui concerne l’enquête de police en elle-même. Il faut dire que je suis un vrai chieur lorsque je suis confronté à des éléments qui ne tiennent pas ou qui ne sont pas au plus proches de la réalité au niveau des procédures ou encore face à des éléments d’enquête.

Bon, je suis flic, l’auteure est journaliste. Nous n’avons pas toutes et tous la même approche sur certains faits, je le reconnais. Ces petits éléments dont je parle n’abîment en rien le récit qui est plutôt diriger sur l’humain.

Au final, je retiens que j’ai lu ce bouquin en quelques heures, c’est plutôt bon signe. L’auteure met en avant des sujets intéressants, tels que la maîtrise de soi, la famille - souvent complexe ! -, le couple, le sexe, et surtout la noirceur que nous avons toutes et tous en nous - si si … - et qui est parfois difficile à gérer. Ce dernier point est peut-être ce que j’ai préféré dans ce bouquin, car c’est un trait de caractère un peu « tabou », dont personne n’ose ou ne souhaite vraiment s’approprier, consciemment ou non.

Vite lu, bien lu.

Publié dans Littérature suisse

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