D'entre les morts - Alexis Laipsker

D’entre les morts 
Alexis Laipsker
Éditions Michel Lafon / 2024
397 pages

Vous connaissez Victor Venturi ? Si cela s’avère être le cas, vous allez certainement prétendre que c’est un excellent flic, audacieux - casse-cou ! -, utilisant des méthodes qui lui sont propres, qui ne plaisent de loin pas à tout le monde mais, il faut l’admettre, qui fonctionnent. Et vous auriez foutrement raison. Et si vous ne le connaissez pas encore, eh bien suivez-le dans cette histoire de fou(s) !

Si, comme lui, vous êtes terriblement impatients, cette histoire va certainement vous plaire dès le départ. L’auteur ne traîne pas. C’est rythmé, ça démarre à la vitesse d’une balle de fusil et vous n’entendrez probablement même pas le coup partir. En d’autres termes, vous allez être surpris.

Alexis Laipsker ouvre et fait perdurer cette intrigue avec une belle dose d’originalité. La structure de cette trame, remarquablement anxiogène, vous permet de suivre une intrigue inquiétante, atypique, qui finalement représente assez ce qu’un lecteur de thrillers attend de ce genre de bouquin. C’est bien mon cas.

Un tueur, des victimes, une « responsable ». Cette équation aux multiples inconnus va vous rendre dingues. Parmi quelques scènes plus que sinistres, qui vous accablent toujours un peu plus, l’auteur nous embrouille complément avec des faits que je qualifierais d’inouïs. C’est assez déstabilisant. J’ai eu parfois l’impression que rien ne se tenait, et pourtant … Tout le génie est là, croyez-moi sur parole. Je suis très inquiet pour l’auteur qui doit être bien perturbé dans sa tête ! (Je plaisante. Un peu …)

Concernant les personnages, je dois dire que c’est du solide, déjà rien que pour les interactions. Tendre l’oreille un moment pour écouter Venturi et Olivia Montalvert - une psycho criminologue que vous connaissez déjà si vous avez lu les précédents bouquins - est un pur régal ! C’est fin, subtil, et souvent à crever de rire.

Et puis il y a cette ambiguïté, ces nombreux doutes qui nous gagnent presque à chaque page tournée. L’auteur cultive son suspense en nous plaçant face à des personnages aux comportements vraiment confus. Il nous embrouille, brouille notre vue, nos réflexions et notre sens de la déduction.

Alexis Laipsker joue sur les identités incertaines, douteuses, qui nous poussent continuellement vers des moments de flottement où notre cervelle tourne à plein régime, souvent dans le vide. Cette histoire bien tordue, croyez-moi, et un énorme coup de bluff qui, en ce qui me concerne, a joué son rôle jusqu’au bout. Je me suis fait surprendre. Merci !

À lire.