Roseanna - M. Sjöwall / P. Wahlöö

Publié le par Pascal K.

Roseanna
M. Sjöwall / P. Wahlöö

Éditions Rivages / 2008
Edition originale / 1965
313 pages

On prétend souvent que le polar scandinave, ou nordique, n’a émergé que récemment dans nos contrés, notamment avec la très célèbre trilogie Millenium, de Stieg Larsson. Mais, d’après ce que j’ai pu constater, l’essor du polar venu du nord ne date pas de hier.

Il est vrai qu’il était souvent considéré comme un sous-genre, du moins jusque dans les années 90, période durant laquelle l’énormissime Henning Mankell fit son entrée. Par la suite, la Scandinavie a envahi nos rayons, et ceci pour notre plus grand plaisir. C’est du moins mon cas.

Concernant ce titre, écrit en 1965 par un couple de suédois, je peux vous assurer qu’il n’a rien du sous-genre ! Selon Henning Mankell, qui en signe la préface après une relecture 40 ans après la 1ère sortie, ce récit est une petite révolution du polar nordique, dans le sens où le contexte géographique et surtout social prend une place non négligeable.

La découverte d’un cadavre d’une femme dans une écluse à Borenshult, lors d’une opération de dragage, ouvre cette enquête. Nous avons alors l’honneur de faire la connaissance de l’inspecteur Martin Beck. J’ai apprécié le fait que les auteurs mettent en scène un flic simple, proche du commun des mortels - soit de nous-mêmes ! -, qui évolue dans une vie limite chiante. Ce n’est pas un héros, encore moins un surhomme - il est d’ailleurs toujours malade … -, mais un flic contentieux qui cogite. Un enquêteur.

J’ai aimé suivre cette enquête criminelle à l’ancienne, où moult qualités humaines, sollicitées à 200 %, sont essentielles. Pour prétendre être un bon flic, l’observation, l’écoute, la curiosité, l’empathie et - surtout ! - la patience et la persévérance sont des atouts fondamentaux. Justement, pour Martin Beck, être têtu et doté d’une grande patience sont pour lui un art de vivre !

Cette intrigue, délicieusement longue et lente, car très réaliste, nous permet de suivre une enquête dont les moyens - époque oblige ! - sont limités. Pas de mails, pas d’Iphone, encore mois d’internet, ni d’ADN, mais juste de la jugeote, de la réflexion et de la détermination. Suivre ces méthodes d’enquête a été pour moi un vrai plaisir.

A lire. 

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