Dormez en Peilz - Emmanuelle Robert

Publié le par Pascal K.

Dormez en Peilz
Emmanuelle Robert 

Éditions Slatkine / 2023
506 pages

Ça me fait plaisir d’ouvrir un bouquin dont l’intrigue se déroule près de chez moi, proche de « mille lieux » que je connais plutôt bien. Et, je vous assure - ou rassure -, le polar suisse, celui-ci compris, n’a rien à envier à ses voisins. Voilà c’est dit !

Emmanuelle Robert, dont je découvre l’écriture, nous emmène vers le monde de la plongée en apnée, en lac, vers la performance et la passion, mais aussi vers une aventure humaine assez tendue, où la jalousie, l’avidité - la cupidité ! -, le sexe, l’ambition, mais aussi l’amour et la mort règnent en maître. Oui, c’est donc très humain … Tous ces paramètres vont se greffer à une enquête criminelle, qui fonctionne bien, aux contours d’abord assez flous.

Je suis très compliqué et je ne pardonne que très peu lorsque le rythme s’enlise. Mais je peux vous rassurer encore une fois, les pages se tournent plutôt bien. La multitude de personnages que nous rencontrons ici - un paquet ! - nous offrent que très peu de répit ou de repos. Quelques temps morts, tout de même, matérialisés par la présence de faits descriptifs qui ne m’ont personnellement rien apporté, ont eu le malheur de « m’égarer » quelques fois.

Ma principale critique négative pointera du doigt cette flopée de protagonistes qui ne sont pour moi pas assez fouillés. Autrement dit, je n’ai pas réussi à m’attacher complètement à l’un ou l’autre des personnages. C’est très personnel. Par contre, un puissant héros que j’ai énormément apprécié dans cette intrigue, c’est le lac Léman.

Avec sensibilité, mais aussi avec une certaine habilité à se mettre dans la peau des protagonistes, l’auteure réussit à donner à ces derniers le bon ton et la bonne voix, que cela soit pour une petite fille, un connard prétentieux ou encore pour un flic à la vie bien complexe. Cela sonne plutôt juste et c’est un très bon point.

Par rapport à la trame en général, pour l’évolution des personnages en particulier, j’ai ressenti une certaine frustration de ne pas avoir lu le précédent bouquin de l’auteure, les personnages semblant être bien heurtés face à ce qu’ils ont vécu ultérieurement. Cela aurait pu m’aider à mieux les connaître, et du coup à mieux m’y attacher ? Probablement.

Bref, au final, je dois admettre que cette intrigue, très réaliste, fonctionne bien. Par contre, le dénouement se fait bien désirer et je dois dire que le dernier tiers m’a paru plutôt « longuet ». Je suis un impatient, je sais, et je l’assume.


Bonne lecture. 

Publié dans Littérature suisse

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