Le Philatéliste - Nicolas Feuz

Le Philatéliste 
Nicolas Feuz
Éditions Rosie&Wolfe / 2023
332 pages

Pour ce récit, Nicolas Feuz a décidé de laisser ses personnages habituels vaquer à leurs occupations. Ils continuent de vivre, ailleurs, chez eux, mais ce n’est pas impossible qu’ils fassent un peu parler d’eux ici … Même un peu plus que ça ?

Les personnages que nous découvrons dans ce nouveau millésime, dont les inspecteurs Ana Bartomeu et Yves Morin, entre autres, de la police judiciaire de Genève, vont s’occuper de deux affaires, assez sordide, pour l’une, inquiétante, pour l’autre. D’une part, nous sommes faces à un colis postal au contenu morbide et dégoulinant et, d’autre part, face à une affaire de harcèlement. 

Une fois de plus, je dois dire que nous sommes vite impliqués dans l’histoire. L’auteur n’attend pas des lustres avant d’atteindre son rythme de croisière. Il nous place sans trop attendre dans une atmosphère qui nous enveloppe, nous tracasse et nous tend, à en devenir timbrés. 

Dans le cadre de cette intrigue, Nicolas Feuz traite un sujet sensible et difficilement tolérable, soit le harcèlement, et ceci vers plusieurs déclinaisons. Il le fait plutôt bien, avec une tension qui garde une belle intensité. 

J’ai lu ce bouquin en quelques heures. Je me permets de fournir cette précision pour illustrer le fait que cette histoire est difficile à lâcher. J’ai parlé avant d’une tension qui gardait une belle intensité, mais en réalité elle ne fait que d’augmenter. 

L’auteur nous égare en nous lâchant pas mal de détails et en étant assez précis, chose qui devrait normalement nous aider à reconstituer le puzzle. Les pièces qui le constituent sont pourtant assez nettes, précises et plutôt distinctes, mais elles sont bien trop nombreuses, toutes éparpillées devant nous.

Lorsque vous aurez tourné la dernière page, vous vous direz certainement comme moi que l’auteur a réussi à vous emmener sur sa propre voie, celle qui passe par mille détours, même ceux que nous ne voulions pas forcément emprunter, mais qui finit par vous éclairer.

Nicolas Feuz joue adroitement avec la chronologie de l’intrigue, sur l’identité incertaine des personnages, mais aussi un peu avec nos nerfs !

A lire.