Jusqu'en enfer - Stéphane Marchand

Publié le par Pascal K.

Jusqu’en enfer 
Stéphane Marchand 

Éditions Fleuve noir / 2022
394 pages 

Après avoir écrit « Face mort », que j’avais apprécié sur le fond, et un peu moins sur la forme, l’auteur renoue ici avec la violence, le terrorisme - dans le sens propre du terme -, qu’il lie fermement aux nouvelles technologies et à la science. 

Stéphane Marchand ponctue à nouveau son récit de quelques clichés, notamment pour ses personnages qui sont tous de superflics ou des membres de forces spéciales vraiment très spéciales et surentraînés. Il faut dire que de la testostérone dégouline continuellement des pages de ce bouquin. Pourquoi pas, finalement, cela me fait pas mal sourire et c’est déjà ça. 

L’auteur mêle dans cette intrigue plusieurs paramètres tels que le cerveau, son contrôle, ses alternatives, le net, ou encore la réalité virtuelle ou augmentée. Cette histoire abracadabrante - ou peut-être pas - nous offre la possibilité de nous poser quelques questions pertinentes, à savoir jusqu’où l’être humain, complètement taré, est prêt à aller pour s’offrir des sensations fortes, s’imposer ou détruire ce qui l’entoure.

Qui pense technologie de pointe pensera, de toute manière, comment s’en servir pour user d’un certain pouvoir. Ici, tout le monde est sur les dents, le lecteur compris. Il faut admettre que lorsqu’une menace terroriste réussit à s’implanter au cœur de « nous-même », ça fout les boules. Cela sera un peu le cas dans ce récit, d’une manière assez intrusive, d’ailleurs. 

L’auteur va très loin dans l’utilisation de la biotechnologie mais, en même temps, lorsque nous regardons notre société qui part totalement en couille, cela devient limite crédible. Visionnaire, Stéphane Marchand n’est peut-être pas si loin d’une certaine et probable réalité. Navrant, mais totalement en adéquation avec la dynamique de notre monde actuel. 

Ce récit fonctionne bien. Il se lit comme si vous étiez bien installés devant un grand écran. C’est très cinématographique. Cette trame est nerveuse, tendue, et se déroule d’une traite sans trop de temps mort. 

Le corps humain représente ici le champ de bataille, l’arme et la guerre. Une nouvelle sorte de guerre, évidemment. 

C’est très divertissant. À lire. 

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