Une balle dans la tête - Dan Simmons
Une balle dans la tête
Dan Simmons
Éditions du Rocher / 2005
367 pages
Une fois n’est pas coutume - avec moi … -, cette histoire est la dernière d’une trilogie mettant en scène le détective Joe Kurtz. C’est souvent le désavantage lorsque tu sors un « vieux » bouquin de ta bibliothèque. Suite à la lecture de ce récit, je suis en mesure d’affirmer que cela m’a sensiblement frustré.
Joe Kurtz, qui vit une période de mise à l’épreuve suite à une condamnation pour homicide involontaire, reçoit une balle dans la tête dans un parking souterrain. Son agent de probation était à ses côtés lors des faits. Qui était vraiment visé ? Qui a tiré ? Notre détective, qui n’est d’ailleurs plus détective et qui s’en sort avec une sale commotion, va tenter de trouver les réponses, à sa manière.
L’auteur développe une belle ambiance, bien noire, typique à l’américaine. Il y a un peu de Dennis Lehane dans le ton et, venant de ma part, c’est plutôt un compliment.
Notre personnage évolue dans ce décor où le danger vient absolument de partout. Il faut admettre qu’il a l’art de se faire un maximum d’ennemis en un minimum de temps. Sa vie tient vraiment à un fil, qui est lui-même aux trois-quarts arrachés. Ce type est limite suicidaire.
Au niveau de la structure, c’est plutôt bien foutu. L’auteur mêle mafia locale, gangsters, justicier solitaire et tueur à gage avec pas mal de finesse. Tout ce beau monde, mis ensemble, forme une chaîne offrant une intrigue complexe, tendue, avec une bonne dose de violence mais aussi d’humour - noir.
Les situations tendues dans lesquelles se fourre notre gaillard sont assez réjouissantes, car il est difficile d’imaginer comment il va vraiment s’en sortir et, en principe, on aime ça. Quelques pesées d’intérêts, des jongleries parfois exécutées à l’aveugle et bien quelques acrobaties périlleuses fournissent à cette intrigue de gangsters une efficacité difficile à remettre en question. Ça fonctionne.
La cadence des chapitres, surtout en approchant du dénouement, se calque à merveille avec celle des nombreux tirs qui nous font siffler les oreilles. C’est gros, très gros, mais c’est franchement jubilatoire.
Ce bouquin, façonné au burin, marqué par de nombreuses taches de sang, m’a vraiment fait passer un bon moment. Que demander de plus ?