Le cantique des innocents - Donna Leon

Publié le par Pascal K.

Le cantique des innocents 
Donna Leon

Éditions Points / 2011
341 pages 

Alors, autant vous le dire, je ne connais pas trop l’univers des bouquins de Donna Leon, qui vit à présent chez nous, en Suisse, dans un petit village des Grisons. Ça, au moins, je le sais.

Les enquêtes du commissaire Brunetti, qui se déroulent à Venise, représentent 32 bouquins parus entre 1997 à aujourd’hui. Un livre par an, une page par jour, selon l’auteure. Celui-ci est le 16eme de la série.

Premier constat, après quelques pages tournées, j’ai eu l’impression de débuter une enquête du commissaire sicilien Montalbano, des polars de feu Andrea Camilleri. J’en suis un tout grand fan. Oui, c’est vif, haut en couleur, avec des dialogues subtils, cocasses et franchement mythiques. Bref, c’est l’Italie !

Mais ici ce n’est pas Montalbano qui enquête en Sicile, mais le commissaire Brunetti qui œuvre à Venise. Un pédiatre a été arrêté par les carabiniers pour adoption illégale. Cet événement va ouvrir une voie crasseuse menant vers un trafic d’enfants.

J’ai aimé suivre cette enquête vénitienne qui ne ressemble à nul autre pareil. Entre les carabiniers et la police criminelle de Venise, c’est très tendu. Cette tension, plutôt contagieuse, va s’étendre constamment.

Donna Leon place en exergue une pratique douteuse pleine de paradoxes, qui est moralement compliquée et sujet à discussions. Justice contre bon sens.

Cette enquête, vive et haute en couleur, traîne tout de même pas mal. Là encore, il y a tout un paradoxe, surtout pour moi. Le commissaire Brunetti et son second aiment flâner dans cette ville de Venise, et je les comprends mais, pour moi, c’est parfois un peu assommant. Nous passons aussi pas mal de temps à table, chose qui me contrarie aussi pour deux raisons. D’une part, ça me fait envie (!!) et, d’autre part, cela nous éloigne de l’enquête.

Où est le paradoxe ? Je crois bien que j’ai tout de même apprécié ces moments de flottement. L’enquête, parfois, nous apparaît presque comme un prétexte et cela passe bien.

Cependant, loin de moi l’idée de la négliger. Humainement parlant, elle est construite en béton armé. Pas de cadavres, pas de fusillade et finalement pas vraiment de violence mais, par contre, nous sommes confrontés à une bonne dose de souffrance qui place des œillères là où il aurait fallu peut-être avoir une bonne vue d’ensemble. La justice - laquelle … ? - s’en prend plein la gueule …

À lire, rien que pour ce commissaire Brunetti qui est bien plus attentif qu’il en a l’air ! 

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