Comme de longs échos - Elena Piacentini

Publié le par Pascal K.

Comme de longs échos 
Elena Piacentini

Éditions Fleuves noir / 2017
286 pages

Je découvre cette auteure avec ce titre, un style très expressif et vigoureux qui te propulse avec fracas dans le récit. Cette écriture est très habile, subtile - sensible ! -, et fournit un rythme qui se calque pile poil sur ce que j’attends d’un bouquin.

L’auteure pose un regard très avisé sur la nature humaine, la sonde, et nous le renvoie avec une grande justesse, en nous fixant bien dans les yeux. L’Homme est si complexe, fou, tordu et parfois tellement couillon que la source d’inspiration est infinie !

Un père de famille retourne dans son foyer après un « break » d’un mois avec sa femme. Constat : sa femme a été assassinée et leur bébé de 3 mois a disparu. Ce sera le corps et le cœur de l’intrigue.

Un élément encore plus saisissant et désarmant que le cœur même de cette intrigue sera clairement l’un des personnages qui dirigent cette enquête, soit Mathilde Sénéchal, de la PJ de Lilles. Cette femme de 38 ans, redoutable, détestable et touchante, attirera une bonne partie de l’attention sur elle.

Dans l’ensemble, je dois dire que ce qui émane et qui nous parvient du caractère des personnages - chaque personnage ! - est impeccable. Respect. 

J’ai aimé le début d’enquête qui sonne juste, authentique, avec une vérification drastique de l’entourage. J’ai aimé cette enquête qui n’a pas le droit de traîner, qui doit être cash, qui doit obligatoirement avancer, même au forcing. J’ai aimé cette enquête qui semble être un échec dès le départ. 

Elena Piacentini déroule une intrigue logique, sans aucun temps mort, qui fixe une priorité sur l’être humain, sa psyché, ses névroses. Ce récit est un combat mené pour découvrir une vérité qui peut aboutir sur la survie d’un petit être. L’enquête se focalise sur l’aspect psychologique des protagonistes, mais aussi sur les éléments concrets. En soi, elle est tout simplement complète.

Ça, c’est pour la forme. Le fond de cette enquête puise sa force dans les abysses d’une source remplie d’éléments troublants et déstabilisants, où l’amour, peut-être, reste le seul guide. C’est puissant, touchant, violent. 

« Vaste comme la nuit », sorti en 2020, reprend les personnages de ce récit, dont Mathilde Sénéchal, qui fait un demi-tour sur route vers son passé. En ce qui me concerne, c’est commandé ! 

C’est à lire sans hésitation. 

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