L'été d'avant - Lisa Gardner

Publié le par Pascal K.

L’été d’avant 
Lisa Gardner

Éditions Albin Michel / 2024
439 pages

Comment être original en déployant une intrigue liée à la disparition d’une adolescente dans les quartiers sud – chaud ! - de Boston ? Cela s’est vu et lu mille fois, non ? Oui. Mais là, Lisa Gardner a su trouver au fond de sa caboche ce petit truc qui fait en sorte que cette histoire est absolument originale.

J’ai relevé plusieurs raisons à cette originalité. D’une part – très grosse part ! -, le personnage principal l’est complètement. Frankie Elkin, femme de 40 ans, (ex) alcoolique, n’est ni flic, ni détective, ni « rien », mais elle recherche des jeunes personnes qui ont disparu et que l’on a oublié jusqu’à leurs existences. Pourquoi faire cela ? C’est une très bonne question, peut-être même la principale qu’il faut se poser dans cette intrigue.

D’autre part, l’angle d’approche qui s’ouvre petit à petit sur cette disparition est intéressant. Cette femme, dotée d’un remarquable sens de la déduction et d’une persévérance limite bestiale, m’a scotché plus d’une fois. Son côté intrusif, dérangeant et « rentre dedans », extrêmement bien dosé, est à l’image d’un puissant moteur diesel qui ne s’essouffle et qui ne s’arrête jamais.

Cette femme EST l’intrigue. Je ne me souviens pas d’avoir déjà eu autant de difficultés à cerner une personne et, en même temps, d’éprouver une si grande admiration. Cette nana est surprenante, épatante, mais aussi très mystérieuse.

En marge de l’intrigue, l’auteure traite du problème de l’alcoolisme, un élément qui reste en suspens au-dessus de notre tête, durant tout le récit, telle une fumée nocive qui ne s’éloigne jamais complètement. J’en ai beaucoup appris sur ce fléau destructeur et dégradant qui force le respect pour celles et ceux qui ont choisi l’abstinence.

Concernant l’intrigue même, bien qu’elle manque parfois un peu de rythme liée à des répétitions d’informations - c’est mon sentiment -, elle se tient merveilleusement bien et elle a l’avantage d’être vraiment fluide.

Lisa Gardner met en scène des personnages forts, dans un contexte social tendu et difficile. Notre héroïne, qui débarque dans ces quartiers « noirs », ne manque pas de bagout et de couilles pour se faire entendre et, surtout, pour obtenir des informations. Ce dernier point est d’ailleurs crucial. Parfois, le fait de poser les bonnes questions, au bon moment, aux bonnes personnes, donne plus de résultat que toutes les technologies du monde.

Je retiendrai vraiment le fonctionnement de cette nana qui prône le « tout, tout suite », face à de puissantes vagues de protestations. J’aime ça !

A lire.

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