De l'ombre, il surgira - Alaina Urquhart

De l’ombre, il surgira 
Alaina Urquhart
Éditions Fleuve / 2024
265 pages 

Aïe, je n’ai pas été convaincu par cette trame qui, pour moi, manque cruellement d’originalité. J’en attendais beaucoup plus d’un thriller écrit par une technicienne d’autopsie. Le fait de « faire parler les morts » est un principe que j’apprécie énormément. Et pourtant, non, pas convaincu. La trame ?

Jeremy, dans son enfance, n’a pas vraiment été comblé au niveau de l’affection. Pour compenser ce manque, il s’est orienté vers les bouquins et, plus spécifiquement, vers les revues sur les techniques médicales. Une vraie soif de connaissance, pour le meilleur, mais ici surtout pour le pire.

Cet homme, complètement déséquilibré, mais ô combien prudent, sera notre narrateur. Son adversaire, si j’ose le dire comme ça, se nomme Wren Muller, elle œuvre comme médecin légiste et elle sera également notre narratrice.

Oui, on peut parler d’adversité. Cet homme, sadique, qui enchaîne les tortures dans sa cave, suivies de meurtres, ne souhaite évidemment pas se faire coffrer. Quant au Dr Muller, elle compte bien utiliser son art pour faire parler les morts, leur rendre justice, et ainsi faire tomber cette pourriture.

Au niveau du sadisme, de la terreur et de la torture, l’auteure ne va pas assez loin à mon goût. Si j’ouvre un thriller, c’est principalement pour en « ramasser plein la gueule », avec une touche de subtilité, de l’émotion, et une bonne dose de stupeur. Je déteste me sentir préserver par « une écriture qui n’ose pas ». J’ai eu ce ressenti.

En fait, l’auteure est vraiment partie dans ce sens - la terreur, l’angoisse - et, du coup, j’en attendais beaucoup à ce niveau-là. Je dois admettre que j’aime assez le « politiquement incorrect », alors autant y aller à fond lorsque l’on décide d’aborder ces sujets-là. 

Ici, concrètement, nous sommes un peu confrontés aux clichés du genre, l’auteure ne nous orientant pas spécialement vers de l’originalité. Je précise que je me réfère uniquement à la 1ère partie. 

C’est important de le préciser, car l’auteur négocie ensuite un virage à la corde en empruntant un tronçon qui nous mènera vers quelque chose d’inattendu et c’était plutôt bien vu. Malheureusement, ce « sympathique » rebondissement n’a pas réussi à prendre le dessus, puis de l’ampleur, pour me convaincre. 

Il y aura une suite, et je la lirai. Le meilleur reste peut-être à venir, qui sait …