Gone, baby, gone - Dennis Lehane
Gone, baby, gone
Dennis Lehane
Éditions Rivage / 2005
554 pages
On ne change pas une équipe qui gagne ! C’est donc ici la 4ème apparition des détectives Kenzie et Gennaro, ce couple quasiment imperturbable et qui arrive - presque ! - toujours à garder ce flegme indéracinable. Mais ici, croyez-moi, il va y avoir de la casse dans l’âme.
Dans ce récit, les flics de Boston et, évidemment, nos deux détectives sont confrontés à la disparition d’une petite fille de 4 ans. Après 70 heures sans nouvelles, l’issu probable ne laisse malheureusement pas un grand suspense.
Dennis Lehane écrit ici avec une certaine force de frappe. Le thème utilisé est sensible, dur, et il nous l’envoie plutôt fort dans la gueule. Lecteurs un peu sensibles, vous risquez de vous casser les dents.
C’est principalement dans les dialogues que j’y ai vraiment trouvé mon compte. Ils sont d’une finesse et d’une intensité remarquables. Les rafales de mots toujours bien placés qui trouent cette lourde atmosphère ne passent jamais très loin de nous. Ça détonne !
Oui, l’auteur ne lésine pas sur la richesse que peut nous offrir certaines tournures et situations. C’est franchement du grand art. Ce couple d’enquêteurs nous démontre vraiment à quel point la fin justifie les moyens, quoi qu’il en coûte.
Dennis Lehane, par la voix de certains de ses personnages, nous confrontera aux immenses paradoxes liés à la justice, celle qui est sensée être … juste. De toute évidence, nous ne pouvons pas en être totalement satisfaits. Posez un jours la question à un flic qui bosse à la brigade des mœurs et maltraitance …
Ici, la notion du bien et du mal, ou de ce qui est juste ou pas, en prend un sacré coup dans l’aile ! Pas si simple …
Bref, la ville de Boston restera bien entendu la star du récit, l’auteur la mettant si bien en avant, et pas forcément dirigée vers son plus beau profil !