La vierge africaine - Helle Vincentz

Publié le par Pascal K.

La vierge africaine 
Helle Vincentz

Éditions Prisma noir / 2012
442 pages

Âmes sensibles … Certains passages sont plutôt insoutenables.

L’honneur et les valeurs humaines, dans ce récit, tu peux les foutre aux chiottes, chier dessus et tirer la chasse dix fois de suite. Bref !

La compagnie pétrolière danoise DANA OIL, qui emploie - exploite ? - 3000 personnes dans le monde, sera examinée sous tous les angles par les lecteurs que vous êtes.

Pour vous aider, Caroline Kayser, qui bosse dans le département qui s’occupe de dorer le blason de l’enseigne auprès du public, soit de tenter de donner une belle image de l’entreprise - bon courage … -, va devoir se rendre au Kenya à la demande de la hiérarchie. Des plaintes locales dirigées contre l’entreprise deviennent assez gênantes.

Bon bouquin ! J’ai beaucoup aimé le fait de suivre cette femme citadine, fort de caractère, un peu naïve, exagérément sur la défensive, contrainte de fouler la terre de Nairobi et ses environs, et qui doit bien admettre que la vie réelle est rude et régit sans trop de protocoles. Là-bas, les beaux principes et les règlements d’entreprise, tu peux te torcher le cul avec.

La conscience de cette femme se retrouvant le cul entre deux chaises sera l’attrait de ce récit qui n’épargne pas grand monde. L’évolution de son caractère de carriériste - presque un cliché ! -, que je ne supporte pas, d’ailleurs, est également sympa à suivre.

J’ai aimé, ou plutôt j’ai trouvé intéressant de fouler la terre de ce pays d’Afrique qui est pourri jusqu’à la moelle. Le contraste serait tellement saisissant si nous osions qu’une seule seconde le comparer à nos société modernes et « si bien tenues ».

Les coups bas tombent comme des pluies acides, les pressions sont constantes et plus ou moins tout le monde se tient par les couilles. C’est moche, mais cela fonctionne la plupart du temps. La pauvreté, respectivement l’argent, mène un peu tout le monde par la baguette (et de loin pas magique).

Ce récit illustre à merveille jusqu’à quel point l’argent est roi dans ce monde, où que vous soyez. Ce récit illustre également à merveille à quel point l’être humain peut être pourri jusqu’au trognon, préférant mettre en avant son besoin de pouvoir et de reconnaissance. 

L’auteure a su mettre en avant une trame très explicite sur le fait qu’on ne pourra quasiment jamais changer une personne, tant que le pouvoir, la pression sociale et le pognon seront la règle pour croire qu’on est reconnu. 

À lire. 

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