Meurtre silencieux - Agnete Friis - Lene Kaaberbol
Meurtre silencieux
Agnete Friis / Lene Kaaberbøl
Éditions Fleuve / 2014
442 pages
Ce récit est remarquable par son réalisme, sa cadence et sa trame. Au niveau des procédures de police, du renseignement ou encore des réseaux criminels, c’est vraiment rationnel et nous avons de réelles opportunités d’humer l’odeur de la rue et du stress. C’est du solide. D’un point de vue humains, c’est également plutôt coriace.
Le récit débute en Hongrie, dans les ruines d’un ancien hôpital militaire. Deux jeunes gamins fouillent dans tous les coins, à tous les étages, avec l’espoir de trouver un « trésor ». Pourquoi pas des armes ? Dans le sous-sol, ils vont trouver bien mieux que ça et cela sera le déclenchement.
Nous suivrons ici, au gré des chapitres, une infirmière de la Croix-Rouge, à Copenhague, un étudiant d’origine rom, à Budapest, nous passerons aussi du temps avec des agents du service de renseignement intérieur hongrois, ainsi que celui de la police du Danemark, mais également avec un vieux danois qui est, semble-t-il, à deux doigts de mourir, en raison de sa santé.
Aucun lien entre tout ce beau monde, du moins au début, évidemment …
Entre Budapest, en Hongrie, où les révoltes nationalistes font rages, et le Danemark, lors du Sommet de Copenhague, les auteures nous emmènent vers une intrigue où les réactions en chaînes ne sont pas près de se stabiliser. Ce récit est réellement une belle course contre la montre.
J’ai aimé cette structure qui, au départ, nous place face à une multitude de services et de protagonistes et qui, petit à petit, nous canalise vers des faits clairs et concrets. C’est bien amené, c’est profond, tendu et assez nerveux. On voit venir les choses quasiment en même temps qu’elles nous sont mises sous le nez et j’aime assez ça.
En marge de cette trame, les auteures traitent de sujets plutôt intéressants, voire parfois brûlants, à l’image de l’immigration, les minorités ethniques, le nationalisme, la radicalisation, le terrorisme ou encore la vie familiale.
Mais ce qui y ressort le plus, c’est la vie - ou la survie - de minorités qui gravitent au sein de la société. Criminels ? Victimes ? Opportunistes ? Cette histoire nous démontrera que ce n’est pas toujours juste noir ou blanc.
Le dénouement, vous verrez, démontre à merveille le fait qu’il ne faut parfois pas spécialement aller chercher trop loin. Les motivations d’un délit ou d’un crime sont parfois surprenants, oui, mais logiques. Après, effectivement, chacun a sa propre logique … !
À lire.