Enigma - Armelle Carbonel

Publié le par Pascal K.

Enigma 
Armelle Carbonel 

Éditions Fayard (Noir) / 2023
390 pages

Un imposant bâtiment, aussi vétuste que lugubre, ayant abrité un orphelinat, matérialisera ici l’atmosphère, l’ambiance et le personnage principal de ce récit. Il y a 70 ans, les enfants qui occupaient cette désormais vieille bâtisse ont disparu. L’enquête n’a jamais rien donné.

Une petite équipe de journalistes, conduite par Barbara Blair, va venir occuper les lieux quelques semaines, afin de réaliser un reportage. Leur spécialité : faire « parler » les vieilles pierres aussi consciencieusement que quelques témoins, avant que ces bâtisses ne soient rasées. Ambiance urbex dérangeante garantie.

Je découvre le style et l’écriture de l’auteure avec ce récit et je peux affirmer qu’elle sait brillamment planter une décor. L'ambiance, avec ses bruits, ses silences, ses recoins, ses ombres ou encore ses effluves, s’adresse à nous avec distinction. L’immatériel s'anime, vous guette et vous suit inlassablement. Oui, les lieux que nous parcourons et que nous fouillons ici prennent la place d'un personnage à part entière. 

Mais il n’y aura évidemment pas que ça. Les âmes des personnages que l’auteure pose sur le papier se livrent d'une manière troublante - pas vraiment tranquilles - et suscitent un intérêt presque obsessionnel. C’est flou, c’est gênant, c’est stimulant, ça crée un malaise.

Petit regret de ne pas avoir lu « Sinestra », car plusieurs références y sont faites ici, voire même un peu plus que des références. Ce qui semble avoir débuté au Val Sinestra s’est poursuivi dans ce sinistre orphelinat. D’ailleurs, une partie de l’âme des personnages demeure encore coincée là-bas …

Ce récit est un piège qui se referme, une porte qui claque, des murs qui se rapprochent toujours un peu plus. Oui, cette atmosphère qui nous est offerte étouffe, étrangle et nous oppresse. Rien n’est clair, tout est obscure, à l’image de l’environnement et de la nature des protagonistes.

Ce récit est humainement dur. L’auteure met ici en exergue l’un des rôles clé d'une mère envers son enfant - la protection -, et elle le fait d’une manière qui va certainement vous heurter. C’est très bien amené tout au long du récit, à l’image d’une mèche lente qui progresse gentiment et … vous imaginez la suite, forcément. Tout ce qui est lié aux traumatismes - abandons, mépris, amour (!!) - prendra également une place non négligeable dans cette histoire. 

A lire ! 

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A
Ca m'a l'air très psychologique comme lecture.
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