Les poupées - Alexis Laipsker

Publié le par Pascal K.

Les poupées
Alexis Laipsker

Éditions Michel Lafon / 2022
398 pages

En lisant « Le mangeur d’âmes », j’avais découvert un style vif, maîtrisé, avec des interactions saisissantes, éloquentes, ainsi qu’une atmosphère envahissante. Autant vous dire que j’ai retrouvé tout ceci dans ce nouveau millésime.

J’y ai même relevé quelques petits plus, à l’instar des personnages qui sont très très bien travaillés. L’aspect psychologique - psychique - est très présent dans cette intrigue, voire même dominant. Ce point-là, franchement, m’a bien troublé. Je ne vais volontairement pas m’y attarder, car tout est construit autour de ce thème bien précis.

L’auteur nous fait avancer sur un tapis roulant, réglé au ralenti, qui nous conduit vers une vérité dure à accepter, difficile à entendre. Le choix n’est pas permis, le roulis du tapis continue sa course inexorable et nous entraîne presque malgré nous, sans retour possible. Tant mieux !

Dans cette nouvelle trame, l’auteur lie un flic charismatique - une légende ! -, quoiqu’un peu revêche et limite sur les procédures, avec une enquête sensible, impliquant des crimes au mobile douteux et inquiétant. Cette connexion impétueuse va vous entailler les mains aussitôt que vous effleurerez les premières pages.

L’enquête se met gentiment en place, d’une manière très réaliste, ce qui veut dire avec son lot d’emmerdes. Elle est menée par un dur à cuir, un coriace que vous apprécierez, je pense, assez vite. Les investigations vont pousser toujours un peu plus en avant un mobile désolant et atterrant, qui sera l’un des points névralgiques de cette intrigue.

Un autre point sensible - et ô combien intéressant ! - sera le profil de l’auteur, justement. Quelle folie ! Mais voilà, la folie n’apparaît en principe pas uniquement comme ça, sans raison, juste par enchantement.

Sinon, j’ai apprécié ce face-à-face impliquant deux personnages liés à l’enquête, une sorte d’affrontement qui débouche sur une forte complicité. Tout ça pour avancer le fait que l’élaboration des divers personnages que nous fréquentons ici est très accomplie.

Et, bien sûr, je suis obligé de faire référence à ce dénouement qui est un magnifique coup de bluff psychologique qui m’a mis au tapis ! Je pensais avoir toutes les cartes en main, du moins au bout d’un moment. En fait, je les avais toutes, mais l’auteur les a mélangées une dernière fois, sans doute lorsque j’avais le dos tourné ! Bien joué. 

A lire c’est certain. 

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A
Le titre du premier roman fait froid dans le dos.
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