Soleil Levant, Alexandre Galien
Soleil Levant
Alexandre Galien
Éditions Michel Lafon / 2022
298 pages
Je dois dire que je ne suis pas entré dans cette histoire comme dans un moulin. J’ai vraiment eu de la peine à y accéder. Mais une fois à l’intérieur, après avoir un peu forcé cette porte qui coinçait un peu pour moi, j’y ai découvert bien des points sur lesquels je me suis franchement accroché, et avec intérêt.
D’une part, les personnages déploient au fil des pages un sacré caractère. L’un d’entre eux nous apparaît terriblement énigmatique, inquiétant, mais aussi très touchant. Du coup, des sentiments contraires viennent se percuter dans notre cervelle et, franchement, j’aime ça.
D’autre part, cette intrigue qui partait pour moi dans tous les sens, prend soudain une direction intéressante, qui va permettre de placer deux personnages l’un en face de l’autre. Cette confrontation, qui ne va pas manquer de faire apparaître quelques tensions au sein de la PJ, va permettre de faire démarrer les hostilités, respectivement l’enquête.
Nous avons ici un suicide effectué dans les règles de l’art, avec respect - à la japonaise -, dans un palace à Paris, mais aussi un suspect étonnant que nous apprenons à connaître par de nombreux flash-back ou encore une police un peu tendue du slip dirigée par une jeune femme qui débarque. Ça promet !
Entre Paris et Tokyo, nous allons découvrir un monde qui étouffe sous le poids de la perversité. Le monde réel, en fait. Drogue, violence, prostitution, pornographie, plein de belles choses qui vont nous amener, de fil en aiguille, vers un dénouement aussi logique - réaliste - qu’inexorable.
C’est rapide, efficace, avec des scènes d’actions qui s’avèrent être plus réalistes qu’impressionnantes. Pour moi, c’est clairement un très bon signe. Forcément, j’ai totalement adhéré aux scènes de filatures et de planques qui m’ont particulièrement parlé et je pense être en mesure d’affirmer que c’est très bien amené. Pour résumer, niveau police, l’auteur a fait du très bon job.
Au niveau des relations humaines, c’est également du très bon boulot. Nous naviguons entre des personnes ébréchées pour certaines, plutôt désespérées pour d’autres, toujours éloignées des clichés ou de certaines platitudes. Une grande force émane de certains protagonistes, surtout pour l’un d’eux. Mais personne n’est finalement invulnérable, surtout face à cette chienne de vie.
Bonne lecture.