Ténèbres, prenez-moi la main - Dennis Lehane

Publié le par Pascal K.

Ténèbres, prenez-moi la main
Dennis Lehane

Éditions Rivages / 2002
489 pages 

Cette histoire, écrite en 1996, nous replonge pour la seconde fois dans un Boston pas vraiment accueillant, aux côtés des détectives Patrick Kenzie et Angela Gennaro. Ces deux têtes brûlées, aussi efficaces que rentre-dedans, vous emmènent cette fois-ci vers l’inacceptable.

C’est une affaire de menaces qu’ils décident d’accepter et de traiter. Mais, de toute évidence, cela va aller bien plus loin qu’une simple affaire d’intimidation. Même beaucoup plus loin, vers ce mal qui est si propre à l’être humain, du moins à certains d’entre eux, d’entre nous … 

Dennis Lehane est très à l’aise pour mettre en scène son couple d’enquêteurs, ainsi que pour les autres personnages, évidemment. Tellement à l’aise que nous avons presque l’impression qu’ils évoluent par eux-mêmes, sans l’aide de l’auteur qui, comme nous, reste un simple observateur. 

La souffrance d’un enfant, la tristesse d’un adulte regardant vers son enfance ou encore la douleur provoquée à un gosse restent un thème immuable dans les récits de Dennis Lehane. Ici, pas d’exception à cette règle.

Un autre thème majeur, amené par la douleur, la peur et la souffrance, prendra la forme du mal absolu, celui que l’on inflige d’une manière instinctive, pour des raisons aussi insupportables qu’incompréhensibles.

Nos enquêteurs sont ici mis sous pression. J’ai apprécié le fait que nos deux compères soient attaqués jusqu’au plus profond de leurs entrailles, frappés dans leurs propres intimités. Ils se retrouvent face au danger sans pouvoir atteindre un quelconque couvert, à l’instar d’un gibier figé par les phares d’une voiture. Lorsque le jeu vient dangereux, je dois admettre que j’aime ça. Et bien là, il y aura de quoi compatir et flipper pour eux.

Concernant l’intrigue, il faudra aller chercher certaines réponses dans le passé, en ouvrant des entailles profondes, douloureuses et non cicatrisées pour certains.

Une histoire qui ne peut que mal finir, malheureusement. Cela a l’avantage d’être d’un remarquable réalisme ! « Tout est bien qui finit bien », c’est pour les contes …

Bonne lecture. 

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