L'instinct - Nicolas Druart --- Un joli coup de maître !
L’instinct
Nicolas Druart
Éditions Harper Collins / 2023
392 pages
Eh oui les amis, c’est ici un réel coup de cœur ! Quelle maîtrise du thriller, quelle maîtrise du coup de bluff ! La structure est d’une telle intelligence. Bon sang … Humainement parlant, c’est assez terrible. Lorsque j’y repense …
Vous l’avez sans doute compris, c’est toujours un plaisir pour moi d’embarquer dans les récits de Nicolas Druart. Ces petits trucs perturbants, voire angoissants, qui traînent toujours dans un coin ou ces petits détails inquiétants, propres aux thrillers, me captivent totalement. C’est parfois à la limite du cliché, c’est vrai, mais c’est tellement assumé !
L’auteur pose son intrigue en plusieurs phases. Quelques personnes se retrouvent éloignées du monde, dans les Pyrénées, ayant souhaité passer quelques jours en retraite, sans stress, dans des chalets situés sur un plateau. Quatre chalets. Sept personnes : un couple de femmes, un couple dans la rupture, une mère célibataire avec son bébé et un écrivain. Cela fait bien sept, et ça fera six.
A proximité, un peu plus bas, nous découvrons un zoo qui a défrayé la chronique, deux ans auparavant, au sujet du suicide d’un homme qui s’est jeté dans la fosse aux ours. Cet événement est loin d’être oublié et, dans ce zoo, nous allons nous y rendre assez souvent.
Le cadre est donc planté, et l’ambiance va suivre. Un air chargé en électricité va vous coller à la peau de la première à la dernière page. Il y a vraiment de l’orage dans l’air, dans le sens propre comme au figuré.
L’auteur a décidé de dérouler cette intrigue en nous faisant errer autour des divers personnages, le narrateur se déplaçant au gré des événements. Dès lors, chapitre après chapitre, nous quittons un endroit pour réapparaître ailleurs, parfois pas si loin, et ainsi apercevoir ce qu’il s’y passe, souvent au même instant. Perso, j’adore ça. Ça donne une sacrée dynamique.
Ce huis clos nous permettra de constater que tous ces personnages ne sont pas tous vraiment clean - à différents degrés -, et que la situation devient de plus en plus anxiogène. Oui, ça, Nicolas Druart sait très bien le faire. Plus on avance dans le récit, plus la méfiance grandit et plus les suspicions deviennent concrètes. A devenir paranos ? Probablement.
Nicolas Druart, aidé par une atmosphère ambiguë et plutôt préoccupante, maintient une tension persistante. En insérant un flash-back, il nous fait comprendre que la situation est un peu plus confuse que ce que nous serions en droit d’imaginer. Oui, un seul flash-back, toujours le même, mais devenant toujours plus précis. C’est tellement bien vu !
Les fragments d’éléments que l’auteur nous laisse au fil des pages nous poussent à nous creuser les méninges jusqu’à la moelle. Je me suis surpris à revenir en arrière et à relire des chapitres entiers, pour dire …
Le dénouement est une succession de coups de bluff, de révélations et de coups de massue sur la tronche. Tout se tient au centième de millimètre. Moi je dis tout simplement bravo, pour ne pas dire respect !