Misty - Joseph Incardona
Misty
Joseph Incardona
Éditions Baleine / 2013
185 pages
Même mon chien a mordu dans le bouquin, c’est vous dire s’il est bon … Et c’est bien dommage, car je crois bien que ce livre est définitivement épuisé. Je vous donne tout de même mon avis, car ce récit le mérite ! Vous le trouverez peut-être quelque part ...
Lire du Incardona, c’est accepter de se faire bousculer par une écriture rythmée, consistante et sèche, souvent sans faire aucune concession. Lire du Incardona, c’est accepter d’entrer dans la folie des Hommes, avec des scènes sombres, parfois trash, souvent dérangeantes, toujours humaines.
Joseph Incardona nous ouvre donc une fois de plus les portes de son chapiteau qui nous permet d’accéder à ce drôle de cirque qu’est la vie.
Le personnage, ici, est le cliché du détective privé sur le déclin. Accepter une nouvelle affaire - n’importe laquelle ! - relève de la survie. Ce côté « cliché », j’ai adoré, car il est poussé au maximum. Même l’ambiance nous amène vers cette atmosphère vieillotte et sombre propre aux histoires de détectives alcolo-dépressif !
Donc notre personnage esseulé aux idées crasses va accepter ce mandat qu’il ne semble pas vraiment gérer. Pourtant, cela paraît plutôt simple. Sa cliente lui demande de récupérer une clé… En fait, il va se retrouver « coincé dans sa vie » et tout l’art de ce récit demeurera là !
L’intrigue, en définitive, n’est qu’une sorte de prétexte. Ce qui ressort de ce récit c’est ce personnage cynique, dépravé et cruellement fataliste. Son côté malsain et paradoxalement droit dans ses bottes est assez déstabilisant.
Cette histoire parle de la vie, de l’amour et de la mort en une sorte de poésie sordide, crasseuse, noire et métaphorique, sans une once d’espoir.
Franchement à lire.