La maison du guet - Mary Higgins Clark
La maison du guet
Mary Higgins Clark
Le Livre de Poche / 2022
Édition originale / 1975
250 pages
Ayant vraiment apprécié un « Mary Higgins Clark » qui traînait depuis des années dans l’une de mes bibliothèques, j’ai décidé d’en lire trois ou quatre - ou plus. Je commence donc par celui-ci, son premier, écrit l’année de ma naissance.
Nous sommes ici au Cap Cod, tout à l’est des Etats-Unis, une presqu’île tranquille bordant la baie du même nom. L’auteure braque ses projecteurs sur une jeune femme nommée Nancy Kiernan, qui a refait sa vie, fondé une famille, tout en ayant fui l’ouest du pays, où tout a basculé pour elle sept ans auparavant. Elle avait semble-t-il déjà une famille …
Il y a aussi cet homme, qui loue chaque année, à la fin de l’été, une maison située au bord de la falaise - la maison du Guet -, et qui lorgne sans cesse dans sa longue vue. Cet étonnant personnage, qui semble être bien informé sur le passé de Nancy, pourrait bien la détruire définitivement. Et c’est ce qu’il va faire. Cet homme va frapper assez sèchement au centre de la fourmilière.
Et il y a encore peut-être cet avocat retraité, veuf, qui s’est installé au Cap et qui réalise un ouvrage sur des affaires criminelles aux issus litigieuses, ou encore ce psychiatre, ami de la famille de Nancy. Au final, je crois bien que chaque personnage de ce roman à sa propre importance.
Toutes ces personnes, justement, vont composer une figure géométrique aux angles diamétralement différents, où chaque éventualité deviendra possible concernant les crimes liés à Nancy. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais cette façon de procéder est efficace car l’auteure nous trompe bien quelques fois.
Cette intrigue est vicieuse, sadique et cruelle dans bien des domaines, et elle suit une logique implacable. La mémoire - le passé - sera un élément primordial pour tenter d’y voir clair. D’ailleurs, la vérité qui se dessine d’un trait toujours plus précis est absolument abominable. Mary Higgins Clark, je le remarque à présent, détruit ses personnages sans trop d’état d’âme.
Cette intrigue, se déroulant sur une journée, nous pousse avec une bonne pression vers un dénouement assez stressant. L’environnement en huis clos y est aussi pour beaucoup.
D’un point de vue structural, j’ai trouvé habile de la part de l’auteure d’attaquer sous plusieurs angles, respectivement de donner la parole plus ou moins à tout le monde, notamment au suspect.
À lire.