Celle qui parle aux morts - A.K. Turner

Celle qui parle aux morts
A.K. Turner
Éditions Alibi / 2023
330 pages

Ce bouquin est le second tome d'une trilogie, que je ne connais pas, mais cela ne m'a pas empêché d'en apprécier le récit !

Cassie, jeune femme gothique, est technicienne à la morgue de Camden, à Londres. Il y a environ 1 mois, elle a appris que toute sa vie s’était façonnée sur un mensonge, concernant la mort de sa mère.

Bien que nous ayons de belles scènes croustillantes, fortes en boyaux, émanant de la salle d’autopsie, c’est vraiment sur le personnage de Cassie que nous allons nous focaliser. Cette jeune femme aussi excentrique que touchante, au caractère assez surprenant, est vraiment le point fort de ce récit. Le respect qu’elle témoigne pour « ses clients » ou les mots qu’elle leur réserve sont désarmants. Cassie fait partie de ces personnages que je garderai dans un coin de ma mémoire de lecteur. 

Ce récit est une introspection, une sorte d’enquête ou de quête pour découvrir une vérité touchant l’intimité familiale. Parfois, il vaudrait mieux laisser le passé où il est. Mais, quelques fois, je pense que ça vaut la peine d’aller le remuer un peu, surtout si lui-même vient te frôler d’un peu trop près. Ici, ça sera évidemment le cas.

L’auteure traite ici d'un ancien crime, entre autres, et de ce que ça peut engendrer comme conséquences lorsque la plupart des faits sont basés sur des erreurs (intentionnelles ou non). C’est un sujet sensible qui, ici, place l’homme du bon et du mauvais côté, si j’ose l’exprimer ainsi. Cassie va se lancer dans une sorte de contre-enquête sur les circonstances de la mort de sa mère, soit sur son assassinat.

L’environnement de ce récit est assez stimulant. Nous pouvons découvrir Camden, ses marchés alternatifs, ses pubs, sa musique, ses rues animés ou même son passé, aux côtés d’une guide plus que convaincue et convaincante. Une âme musicale rythme un peu non pas. 

L’auteur nous offre un récit bien structuré et très vivant - bien que nous passions pas mal de temps en salle d’autopsie. Entre deuils, souffrance, injustice et scandales, mais aussi entre espoirs, amour et magnifiques liens familiaux, l’auteur nous propulse de révélations en révélations, sacrément bien amenées, vers un dénouement bouleversant.

Je retiens également l’évocation de cet immense scandale - qui n'a rien d'une fiction ! - commis durant des dizaines d’années, impliquant des flics britanniques infiltrés et des femmes militantes évoluant dans des milieux politiques de gauche, principalement. Je ne connaissais pas l’existence de ces actes, qui ont débuté dans les années 60, et qui sont à présent plus ou moins reconnus. Troublant, vous verrez !

Bref, à lire.