Un œil dans la nuit - Bernard Minier

Publié le par Pascal K.

Un œil dans la nuit
Bernard Minier 
XO Éditions / 2023
495 pages

Le diable en personne se serait-il glissé entre ces pages ? Je vous laisserai en juger par vous-même. D’autre part, l’esprit diabolique que l’auteur développe ici ne ménagera pas vraiment ses personnages !

Cet œil critique et ce raisonnement analytique que l’auteur fixent et posent sur le job de flic, sur la violence, soit sur cette société qui, finalement, bascule du mauvais côté depuis que l’Homme existe - si si … -, sont vraiment très lucides.

Bernard Minier dépeint une fois de plus une société qui génère un bon nombre de déviance, qui vomit son lot de perversion et de cruauté. Poser un pansement sur un corps déchiqueté est à l’image du job de flic face à la violence des hommes qui ne s’essouffle donc jamais.

Ce n’est d’ailleurs pas le Commandant Servaz, que nous retrouvons ici, qui vous prétendra le contraire. Il sature. Bref ... 

L’auteur nous emmène ici vers le milieu du cinéma, vers un genre assez « classique », peut-être un peu méconnu - un genre pour initiés ?? -, et pas spécialement très populaire - quoi que ! -, le film d’horreur.

Nous allons apprendre pas mal de chose sur ce sujet troublant et évocateur ! C’est plutôt riche en références et j’admets m’y être intéressé durant cette lecture. Il y a tout de même de sacrés classiques, mais aussi de la pure folie - jusqu’à la névrose ! -, ceci depuis de nombreuses années.

Je ne vais pas vous résumer cette intrigue, ce n’est pas le but. Il faut juste savoir que plusieurs personnes, dans ce récit, gagneraient à garder des faits antérieurs sous silence, et que rien ne remonte à la surface. Des faits absolument abjects. Tout va se jouer là.

Ce récit nous emporte peut-être vers de la fiction, ou vers du réel mais, ce qui est sûr, c’est qu’il nous tire vers l’illusion. Nous sommes dans le milieu du cinoche, ne l’oublions pas.

Le fait que nous n’arrivons pas établir ce qui est moralement tolérable, acceptable ou même supportable, rend cette intrigue saisissante. Peut-on tout montrer ou produire en prétextant que c’est faux ? Mais est-ce que tout est vraiment une histoire d’illusion ? Où se situe donc la limite ?

Les projecteurs qui éclairent ce récit envoient une lumière dérangeante et nous place vraiment dans l’inconfort. Au niveau de l’atmosphère, une fois de plus, nous allons recevoir ici des salves de flotte dans la tronche, mais aussi de bonnes décharges d’adrénaline.

Bernard Minier nous confronte une fois de plus au mal absolu, celui des Hommes, bien évidemment. Y a-t-il pire espèce sur cette terre ?

Concernant le dénouement, je ne vais absolument pas vous en parler. Je vais vous laisser apprécier par vous-mêmes. Si vous avez une âme malveillante, vous aller aimer ! 

Bonne lecture. 

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