Les larmes du lagon - Nicolas Feuz
Les larmes du lagon
Nicolas Feuz
Éditions Slatkine&Cie / 2022
238 pages
Aller fouler les plages de Bora Bora, en Polynésie française, cela vous tente ? Ce petit coin de paradis sera le terrain sur lequel Nicolas Feuz va dérouler son intrigue. Le paradis sur terre ? Oui, mais là non.
Îles poubelles, îles plus tellement belles ? Eh oui, les déchets s’entassent et entachent ce beau coin de paradis. Un enfer ? Cela dépend … Néanmoins, il n’y aura pas que ça, croyez-moi, qui va faire ressortir l’envers de ce beau décor. Les fameux essais nucléaires français, cela vous parle-t-il encore ? Une belle honte.
Nicolas Feuz, avec une vieille et sombre affaire - bien réelle - en toile de fond, déroule une intrigue criminelle qui pousse bien quelques personnes vers leur retranchement. Par contre, notre héroïne Tanja Stojkaj, que vous connaissez certainement déjà, va quant à elle énormément s’exposer. Pas spécialement concernée, elle va tout de même s’impliquer face à des éléments qui la dérangent. Le meurtre d’une jeune femme, par-exemple …
Bora Bora est en effervescence, c’est tendu, loin de l’ambiance sereine que l’on pourrait imaginer d’un tel endroit. L’auteur place quelques pions s’avançant d’une manière biaisée sur un échiquier pas vraiment stable. Bien vu. C’est tendu, mais on n’essaye de ne pas trop le montrer.
Le passé nous rattrape toujours. Voici un adage propre aux intrigues de l’auteur. Ici, aucune exception, cela sera aussi le cas. L’attentat du navire de Greenpeace, le Rainbow Warrior, perpétré le 10 juillet 1985 par les services secrets français sera cet élément du passé. Soit dit en passant, cela ne m’aurait pas déplut que l’auteur raccourcisse un peu ce volet là. Pour les détails, je peux aussi aller faire un tour sur Wikipédia … Mais là, c’est mon côté un peu pénible qui s’exprime !
Ça se lit vite et bien. Très peu de temps mort, mais pas mal de morts sur notre chemin. Cette trame exprime assez bien le périple d’une personne qui a décidé de ne rien lâcher, jusqu’à ce qu’elle soit vraiment contrainte de poursuivre jusqu’au bout. Ça va plutôt vite.
Cette histoire est aussi une vengeance, une revanche sur une haute trahison. Rien ne s’oublie, surtout lorsque l’origine de cette déloyauté provient d’une source sensée être respectable, sûre et fiable. Je n’en dirai pas plus. Le passé ne s’oublie pas, la souffrance ne s’efface jamais. Cette émotion, ce besoin de vengeance est très palpable ici, vous verrez.
Cette histoire est également une sorte de continuité sur un personnage qui traverse les œuvres de Nicolas Feuz en se prenant de puissantes vagues dans la gueule, des rafales devenant de plus en plus fracassantes. Cette femme, très touchante, a certainement encore bien des choses à nous dire. Mais, cette fois-ci, plus rien ne sera pareil. Affaire à suivre ? J’espère. Ce personnage est une belle réussite, merci Monsieur le Proc’ !
Bora Bora est le paradis sur terre, pour les vivants, mais peut-être aussi pour les morts … (?)
A lire.