Rapimentu - Jan Länden

Publié le par Pascal K.

Rapimentu 
Jan Länden
Éditions Slatkine / 2023
441 pages 

Dans son premier polar, « Leena », l’auteur mettait en scène une flic accrocheuse, courageuse et instinctive. Ce personnage, Leena, m’avait énormément touché. Au terme de ce premier polar, je me doutais bien que cette meneuse d’hommes ne nous avait pas encore tout dit. Eh oui, nous la retrouvons ici, dans « Rapimentu ». 

Cette cadre de la PJ du canton de Genève est responsable d’un dossier brûlant impliquant la mafia calabraise, la ‘Ndrangheta. Leena, ne lâchant jamais rien, dérange cette organisation jusqu’au plus haut niveau, et on aime ça !

L’enlèvement extrêmement bien organisé d’un enfant de dix ans, perpétré dans la voiture de son père, banquier, va donner le ton et le rythme de ce récit. Ça va vite, très vite. Le temps qui passe devient un ennemi sérieux. 

Nous allons principalement naviguer entre deux tableaux. Celui de l’enlèvement de l’enfant, enquête conduite par Leena, avec son rythme effréné, et celui lié directement à Leena, devenue une cible à abattre pour la ‘Ndrangheta. Lien entre les deux tableaux : une belle tension, évidemment.

Une mafia calabraise éprise de vengeance, une haute sphère du grand banditisme corse trahie et déterminée, des braqueurs d’ex-Yougoslavie - Pink Panthers - en pleine vengeance et négociation, voici quelques « petites » préoccupations tournant autour de cette chère Leena.

Très bien écrit ! Le volet traitant de l’enlèvement du petit garçon est bien réalisé. La complexité de la manœuvre se fait si bien ressentir que nous retenons également notre souffle. C’est subtil, tendu, tant au niveau des causes qu’à celui lié aux conséquences. 

Un enchaînement d’événements va conduire les gars de la PJ de Genève vers une voie qui n’est de loin pas ordinaire. Dépassés, tendus et stressés, ils vont devoir y faire face, c’est leur job !  Leena, le personnage extrêmement fort de ce récit, va vous en mettre plein les yeux par son courage, ses choix et par sa détermination. 

Ce qui est respectable, ici, c’est que l’auteur a trouvé le bon dosage pour mettre en scène un « super flic », qui reste pourtant une « simple » inspectrice de la PJ de Genève. « L’extraordinaire » dans l’ordinaire, j’aime assez ça. Prendre les bonnes décisions – déterminantes ! - au bon moment – très court ! - sera l’élément-clé de cette enquête.  

Les compromis seront les seules options possibles pour atteindre un pseudo apaisement. Eh oui, l’auteur place la barre des emmerdements au plus haut niveau. Pour pouvoir redescendre, quelques chutes seront absolument inévitables. 

Lorsqu’il faut faire les choix « les moins mauvais », ce n’est jamais bon signe ! 

Très bon cru, à lire ! À nouveau, le dénouement nous fait glisser sur un éventuel recommencement. Leena ne nous a certainement pas encore tout dit !

 

Publié dans Littérature suisse

Commenter cet article