Rouge écarlate - Jacques Bablon

Publié le par Pascal K.

Rouge écarlate 
Jacques Bablon

Éditions Jigal / 2016
190 pages 

Ayant déjà lu trois bouquins de cet auteur, je connaissais d’avance la couleur de celui-ci. Noire, très noire. Et je savais aussi comment allait être son écriture. Nerveuse. Sèche. Dure. Sans concession. Et la structure ? Courte, mais intense. Pour le reste, je vous explique ! 

A la base, nous sommes ici entre voisins. D’un côté, un veuf, de l’autre, un couple - lui, pas très net, boulot encore moins, elle, légèrement délaissée - avec leur petit gamin. Planant entre les deux foyers, nous avons de la haine, des envies de meurtre, du cul, ou encore parfois juste une envie de dégueuler. Il faut dire que la vieille se laisse un peu aller, comme dirait Joseph, le veuf.

Ah oui j’oubliais, il y a aussi la fille de Joseph, Salma, qui risque bien de vous marquer l’esprit ! Cette gamine, si j’ose m’exprimer ainsi, va avoir son rôle à jouer, et pas des moindres. Bon dieu, j’adore ce personnage !

Bon, évidemment, le titre « Rouge écarlate » prendra tout son sens au bout d’un moment. Avec Jacques Bablon, il n’y a pas tant de longues phrases, de longs échanges, non, ça « flingue » assez vite. Pourquoi ? Ça, il faudra ouvrir ce bouquin pour le savoir. Mais faites gaffe tout de même, vous pourriez bien prendre une balle perdue ou un coup de genou dans la gueule en tournant ces pages.

Qu’est-ce qui pourrait bien relier des cueilleuses de fraises constamment effrayées, sur leurs gardes, près d’une ferme, des coréens qui veulent faire la peau au fameux voisin au boulot pas très net et sa femme qui ne cherche qu’à se faire troncher par le veuf ? Peut-être rien. Avec cet auteur, il faut apprendre à être ouvert d’esprit.

Mais ce que vous devez retenir, c’est que l’auteur place ses billes au millimètre pour qu’elles se fracassent toutes en même temps. C’est d’ailleurs ce qu’il va se passer. Le scénario est diabolique. C’est la merde, je ne peux pas le dire autrement. Des concours de circonstances, entre autres, vont emmener quelques personnages sur des voies difficilement praticables.

Quel récit ! Cette dose de sarcasme, liée à une juste mesure de subtilité, est énorme. Oui, c’est plutôt alarmant ce qui se déroule sous nos yeux, mais tu es obligé de te marrer ! La dérision n’a pas l’air de déranger outre mesure un Jacques Bablon qui en arrose les pages de son bouquin à grands coups de jet.

Mais, avant tout, ce récit est une très belle aventure humaine. Parfois, le lien du sang est fascinant.

A lire !

 

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