Un enfant sans histoire(s) - Amélie Antoine

Publié le par Pascal K.

Un enfant sans histoire(s)
Amélie Antoine

Éditions Le Muscadier / 2024
270 pages

L’enfant et l’enfance sont à l’honneur dans ce récit. L’honneur de patauger et de s’enliser dans une sorte de détresse et d’anxiété. Pas uniquement pour les enfants, d’ailleurs, bien au contraire. Le rôle de parents prend également ici la part belle – pas vraiment la plus belle, finalement … – dans cette histoire déstabilisante.

Pour cette histoire retraçant les causes d’un drame familial, l’auteure nous renvoie constamment vers le passé d’une manière originale. La teinte des pages relatant le passé est différente de celle du présent. Pourquoi pas, ce petit détail passe plutôt bien !

Une tragédie s’est donc produite au sein d’un foyer et, avec l’aide de l’auteure, nous allons disséquer le passé pour y voir plus clair. Nous serons également là, dans le présent, peu après le drame, à écouter divers témoignages de personnages clés du récit. Je dois dire que tous ces éléments s’imbriquent à merveille, bien que l’auteure nous laisse constamment dans le doute et l’incertitude.

Le présent se substitue au passé, et vis versa, ce qui nous permet d’obtenir toujours un peu plus de clarté et de détails. 

Par des flash-backs, nous allons suivre ici cette famille parisienne composée de Sylvain et Marianne, un couple uni qui élèvent deux petits garçons, Nathan, le cadet, et Vadim, qui a été adopté. Vadim, très - trop ? - sérieux pour son âge, vit avec un ami imaginaire. Ce dernier point sera crucial car il est la clé de cette intrigue originale et surprenante. 

La structure de ce récit, très ordonnée, est franchement solide et addictive. Chaque personnage, parfois à ses dépens, joue un rôle bien défini qui fournit une force et surtout un sens à cette intrigue. Il n’y a absolument rien à négliger. 

Les termes qui me viennent sans cesse à l’esprit, à propos de cette lecture, sont le désarroi, l’inquiétude, l’anxiété et peut-être aussi le fait d’être totalement désemparer.

Lorsque ton propre enfant, que tu aimes plus que tout au monde, devient gênant et dérangeant, c’est très perturbant ! Divers sentiments doivent alors se bousculer inévitablement dans l’esprit qui, j’imagine, se suicide à petits feux. J’exagère peut-être, mais peut-être pas, vous verrez. 

Ce récit fonctionne bien, même très bien. Le dénouement est à l’image de tout ce qui le précède, soit l’exposé de faits peu ordinaires pour des gens très ordinaires. Un bon thriller !

À lire. 

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