La traque, Bernard Petit

La traque
Bernard Petit
Éditions Fleuve noir / 2021
423 pages

L’enlèvement d’un ex-ministre belge, en plein centre de Bruxelles, perpétré par un groupuscule plutôt musclé et déterminé, donne un sacré bon rythme dès le départ. Nous sommes au plus près de l’enquête, c’est vif, c’est rapide, c’est un branle-bas de combat. L’enlèvement d’un haut représentant du monde politique crée une agitation assez spontanée ! 

C’est gênant et frustrant pour une bonne partie du gratin politique, évidemment … ! Priorité absolue, plus rien d’autre ne compte ! On est bien peu de chose, non ? Bref … 

L’auteur, qui est flic, « place une caméra » du côté de la police, de l’enquête, ainsi que du côté des preneurs d’otages. Tout cela tourne en simultané et le résultat est plutôt saisissant. Le lecteur est embarqué de force, sans réels temps morts !

L’âme du grand banditisme est terriblement bien présente. Une âme déterminée, froide et n’offrant aucune concession. C’est presque de la passion ! Le lecteur aura la chance d’approcher cette sphère totalement verrouillée et d’y observer un mécanisme réglé au millimètre. 

Côté police, nous sommes au plus près de la réalité, avec ses guerres de compétences, face à de grandes susceptibilités et animosités, des rivalités mal placées et inefficientes, mais aussi face à de la persévérance, du professionnalisme ou encore un besoin d’aller jusqu’au bout, quoiqu’il en coûte, même la vie. Bref, nous sommes aussi dans la passion, ou plutôt dans la vocation !

L’auteur nous déroule une enquête difficile, délicate, impliquant des adversaires déterminés, préparés et insensibles, ou plutôt dotés d’une sensibilité propre à eux. 

Pour éclairer ce dernier point, l’auteur va nous faire revenir un poil en arrière et pointer le projecteur sur l’un des membres, pour mettre en lumière la profondeur de l’être. C’est pour moi un point très pertinent, car nous allons alors percer l’âme humaine. Oui, même les truands ont une âme. Cette seconde partie est aussi troublante que touchante, vous verrez.

L’auteur nous conduit vers un dénouement inéluctable, une issue assez logique qui ne pardonne pas grand-chose. Certains destins sont assez vite scellés. Ici, une simple erreur, la plus petite inattention ou la moindre faiblesse te conduit vers un échec assuré. 

Bonne lecture.