Le Berceau des Impurs - David Ruiz Martin

Publié le par Pascal K.

Le Berceau des Impurs
David Ruiz Martin

Auto édition (par choix) / 2023
355 pages

Connaissez-vous cet auteur ? David Ruiz Martin, avec « Seule la haine », d’une impressionnante noirceur, nous aspirait dans un gouffre débordant de cruauté et nous poussait, malgré nous, vers une spirale sans fin menant à une totale perversion. Ce fut pour moi un puissant coup de cœur !

Ici, David Ruiz Martin nous entraîne dans une même noirceur, avec un style dense ne laissant que très peu de place à l’espoir. Le deuil, la haine, la rancœur, la souffrance ou encore la solitude nous tendent les bras où que nous soyons. Aucune échappatoire possible.

L’auteur règle et fixe son objectif sur un couple qui dérive complètement, formé d’un modeste écrivain et de sa femme inconsolable, en deuil. Nous pouvons également apercevoir une vieille résidence, perdue dans les bois, située sur les hauts du lac Léman. Voici le cadre dans lequel va évoluer ce couple en perdition, un milieu qui va devenir très instable. Un véritable glissement de terrain psychologique qui emportera bien du monde avec lui.

Les interactions entre cet homme et cette femme formeront la base de cette trame infernale. Quant au passé, il en façonnera l’origine. Oui, tout un enchevêtrement de non-dits et de faits non résolus semble avoir débuté il y a déjà bien quelques temps.

L’auteur nous envoie un récit sombre et assez pessimiste au visage. Très peu de personnages peuplent cette histoire et, du coup, David Ruiz Martin peut en profiter pour bien les soigner en se focalisant sur chacun d’eux. C’est d’ailleurs, à mon sens, ce qu’il a fait. Psychologiquement parlant, la situation est aussi intense que bancale. Ce déséquilibre ne peut que provoquer la chute dans le vide de ces quelques protagonistes bien trop instables et fragiles.

Ce récit nous fait perdre nos repères face à la réalité, la folie ou même face à une bonne part d’imagination. Quelques âmes terriblement tourmentées nous poussent à nous ranger vers le doute. Eh oui, l’auteur nous vise et tire bien quelques salves nourries de chimères qui nous touchent avant même d’avoir pu en entendre les détonations. La schizophrénie et le manque éventuel de discernement seront au cœur de ce récit.

N’y cherchez pas trop d’espoir, noir c’est noir, point barre …

A lire. 

Publié dans Littérature suisse

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