La Faille - Franck Thilliez

Publié le par Pascal K.

La Faille
Franck Thilliez

Éditions Fleuve noir / 2023
501 pages

Franck Thilliez nous embarque avec lui dans le récit que je juge le plus glauque et morbide qu’il ait pu écrire jusqu’à présent. La mort rôde partout, vous frôle, vous hante, joue avec vous pour ne plus s'éloigner. La mort est ici un personnage à part entière. Elle est omniprésente.

Parfois, il est difficile d’échapper à ses démons, non ? Franck Thilliez a franchi le pas et place la Grande Faucheuse dans la lumière de ses projecteurs. L’auteur décortique la mort avec l’âme de Victor Frankenstein qui ne semble jamais être bien loin !

En lâchant la toute première page de ce livre, nous atterrissons à pieds joints sur une enquête en cours sur un crime odieux. Tout commence par une planque, suivie d’une interpellation et, à partir de là, tout va partir en vrille pour notre équipe du 36, qui va imploser et se briser en milliers de débris de verre.

Franck Sharko, « responsable » de cet état de fait et suspendu, ne va pas rester les bras croisés. Je ne sais même pas s’il lui est déjà arrivé de le faire ! Quoi qu’il en soit, en grattant un peu les angles de son enquête de base, il va provoquer une réarticulation des faits et, d’une certaine manière, une intensification de notre tension.

Une belle pression nous gagne et s’installe pendant que nous suivons les traces de Sharko. Sa réorientation d’enquête le mène vers des recherches concernant une témoin aux activités étranges.

Franck Thilliez nous pousse alors vers la mort. Ouais, je sais, ce n’est pas clair. Je veux dire par là qu’il nous laisse le loisir de l’approcher, la caresser, et peut-être même de la comprendre, ceci de diverses manières en nous mettant face à plusieurs situations.

Celle de l’hôpital - je ne dis rien de plus - est rude, difficile à digérer, inhumaine, mais fascinante et touchante, vous verrez. Où se situe réellement la mort ? Je dois dire que ce volet-là m’a procuré énormément d’émotions.

Quel vaste sujet ! La mort implique le corps mais aussi l’esprit. La science face à la religion, à la croyance. Qu’est-ce qui relie le tout ? Y a-t-il d’ailleurs un lien ? C’est quand la mort, au juste ? Et la conscience dans tout cela ?

En lisant ce récit glaçant et vraiment déstabilisant, nous pourrions presque imaginer que la mort a un visage, une mémoire, ou du moins une âme. La rationalité en prend un sacré coup et la terreur en profite.

La mort, on peut l’approcher, mais on peut également la « vivre ». Quel paradoxe, non ? L’auteur nous pousse toujours un peu plus loin, vers une expérience aussi morbide que curieuse.

Vous verrez, Franck et Lucie, préférant suivre la déraison plutôt que la sagesse - même pas étonnant ! - vont nous conduire vers toutes les déclinaisons de la mort. Eh oui, l’auteur qui est intéressé, je le sais, depuis bien longtemps par ce sujet, va remuer vos tripes.

La conscience va être l’élément-clé de cette intrigue. Plus vous avancerez dans ce récit, plus vous aurez la chair de poule. Oui, car vous ne saurez plus vraiment si tout cela est possible ou non. L’auteur mêle faits/personnages bien réels avec d’autres qui le sont peut-être un peu moins. Quoi que !

Le dénouement, quant à lui, dépasse vraiment l’entendement. C’est à vous retourner le cerveau … 

Bonne lecture. 

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