Les crevards - Nathalie Achard
Les crevards
Nathalie Achard
Éditions Marabout / 2023
256 pages
Allez, un coup de cœur !
Mais aussi un uppercut dans la tronche, suivi d’un coup dans le bide, qui te dégonfle d’un coup. Quelle écriture et quelle cadence ! De la force et de la puissance giclent en continu de cette plume tenue fermement par l’auteure.
J’y ai décelé de la rage, de la haine, de l’injustice et c’est tellement juste. Ça parle de société, d’inégalité, d’abus de pouvoir, ça parle du bien et du mal, de jugement - sacré thème ! -, et ça parle surtout de l’humain.
Je découvre cette auteure avec ce titre, dont le court prologue me suffit déjà à foncer tête baissée dans l’histoire. Il faut parfois sortir peu de mots, mais choisir les bons.
L’humain, ici, est au centre de tout. L’humain qui déambule à travers une société qui plaît, qui nous correspond, ou alors qui déraille, qui déçoit, qui est cruelle, qui ne convient pas ou qui ne veut pas de toi.
L’entrée en matière de ce récit est vraiment bien amenée. Nous suivons, quasiment minute par minute, une visioconférence, conduite par Eric, formateur en communication. Cette réunion virtuelle est suivie par des participants que nous allons connaître toujours un peu plus, au gré des chapitres, par divers flash-backs. Puis une prise d’otages, en live … Pourquoi ?
La trame de cette histoire est subtile. Les pages que nous tournons représentent vraiment un voile que l’auteure soulève toujours un peu plus haut, ou un masque qu’elle éloigne toujours un peu plus de certains visages. La société se dévoile, avec ses faiblesses et ses bassesses.
C’est violent, même parfois très violent. Des scènes, que nous n’arrivons pas immédiatement à placer dans le contexte général, viennent parfois se greffer au récit. Ces tableaux, très sombres, parfois intolérables, prendront évidemment tous leurs sens au fil du récit.
L’enfant est également mis à « l’honneur », ce petit humain qui peut parfois en prendre plein la gueule et être touché en plein cœur, et pour longtemps.
Je retiendrai surtout la cadence de ce récit - quel rythme ! -, mais aussi l’épaisseur de ces personnages qui ont tous une sorte de rôle à jouer, et peut-être aussi le fin mot de l’histoire, qui met en évidence une valeur non négligeable de la vie, pour le meilleur, et pour le pire …
A lire !