Hurlements - Alexis Laipsker

Publié le par Pascal K.

Hurlements 
Alexis Laipsker 

Éditions Michel Lafon / 2023
400 pages

C’est avec un sourire en coin que j’aborde ce nouveau cru. Oui, car je suis plutôt satisfait de retrouver les personnages que j’ai pu suivre dans « Les poupées », à l’image de Victor Venturi, dit « le cow-boy », flic aux méthodes … qui fonctionnent.

Par contre, dès le départ, il faut admettre qu’ils sont sacrément dans la merde. C’est d’ailleurs peut-être pour cette raison que j’ai ce petit rictus, aimant observer comment pourraient bien pouvoir s’en sortir ces protagonistes ! C’est cruel, je sais. Mais il y aura encore bien plus cruel dans cette histoire, croyez-moi.

Alexis Laipsker donne vraiment de la voix dans ce nouveau millésime haut en décibels. Ce récit est un carnage, un concentré de souffrances et de violences. La douleur est l’essence même de ce récit, son ADN.

Nous avons ici cinq femmes disparues, enlevées aux quatre coins de la France, séquestrées, à moitié vivantes ou à moitié mortes, tout dépend si vous êtes optimistes ou pas ! À voir leur état de souffrance et de détresse, soyons plutôt pessimistes …

Nous allons attaquer cette intrigue sur plusieurs fronts et c’est plutôt bien vu. Cela nous permet en fait d’accéder à cette enquête criminelle par plusieurs accès. L’un d’eux, d’ailleurs, aura été franchi juste avant nous.

L’homme qui s’y est engouffré enquête également, mais d’une curieuse manière, vous verrez. Ce flic, aux abois, semble s’enfoncer toujours un peu plus dans la mélasse. La situation est ambiguë et l’équation - à moult inconnues - qui nous est donnée est loin d’être complète.  

Encore une fois, les personnages mis en scène par l’auteur sont franchement redoutables. Que cela soit dans le camp du « bien » ou du « mal », nous avons affaire à des protagonistes au caractère bien trempé. C’est du solide !

Alexis Laipsker déploie une enquête cohérente, qui se tient et qui nous tient. Son style d’écriture a l’art de soulever ce voile qui couvre cette « putain » de vérité avec aisance et une sacrée désinvolture.


Jusqu’au bout - ou presque -, l’auteur abat ses cartes avec force, mais sans pour autant se presser. Lorsqu’il décide enfin de faire tapis, aucun bluff, la combinaison est sans appel, il a gagné la partie. Quant à moi, je me lève, je quitte la table et je dis bravo. 

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A
Quoi ? Rien ne permet de connaitre la fin avant l'auteur ?
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