L'ombre de la nuit - Marco Pianelli
L’ombre de la nuit
Marco Pianelli
Éditions Jigal / 2021
255 pages
Comme pour les premières pages de « La mécanique du pire », nous foulons le bitume au côté d’un inconnu qui marche seul, au bord d’une route. Il fait nuit, il pleut, il s’appelle Paco. Ça me plaît, c’est mon surnom.
Une femme désespérée le prend alors en stop, et là, l’histoire se met vraiment en branle. Pourquoi désespérée ? Son fils a disparu, il y a quatre ans, alors qu’il faisait du stop. Il avait 17 ans.
Il n’y a pas que les premières pages qui me font penser à « La mécanique du pire », mais aussi une bonne partie de l’atmosphère, voire des personnages : cet inconnu, discret, mystérieux, redoutable, finassier, qui est pris en charge par cette femme un peu perdue et qui décide ensuite de s’occuper d’elle, de son malheur, par altruisme, par pure empathie - par ennui ? -, c’est très très similaire. Vous pensez peut-être que je dis cela négativement ? Oh que non … J’adhère à ce genre de trame !
C’est une écriture énergique, posée sur le papier avec une encre chargée en testostérone. Ça frappe, ça cogne, ça réfléchit tout de même pas mal, mais ça saigne abondamment au gré des chapitres !
Ça avance au culot, avec de bonnes doses d’audace et de confrontations. Ça souffle des narines, ça se toise, se teste, bref, il y a de l’électricité dans l’air. Cet air chargé est prêt à vous éclater à la gueule à tout moment. C’est franchement appréciable.
Encore une fois, tout cela est très « cliché », c’est vrai, mais c’est pleinement assumé. Ce Paco, c’est un peu Rambo, pour la façon de tout foutre en l’air et de se soigner - réparer -, mais aussi un peu Frank Castle, Le Punisher, pour son côté protecteur, ou encore le Dr Cal Lightman (Lie to me), pour sa perception et son observation hors pair.
Oui, ça divertit. Il faut prendre tout cela au premier degré et, avec cette approche, vous allez certainement vous éclater. L’auteur cultive à fond l’image du héros qui, on le sait pertinemment du début à la fin, demeure intouchable. C’est un style !
A lire.