Je suis le feu - Max Monnehay

Publié le par Pascal K.

Je suis le feu
Max Monnehay 

Éditions du Seuil / 2022
391 pages

L’être humain peut-il être « mauvais » par nature, ou est-ce qu’il le devient ? C’est pour moi une question pertinente et je pense avoir « ma » réponse. Et vous ? 

Parler et penser comme un sadique, se mettre dans la peau d’un pervers, voir à travers les yeux d’un malade et retranscrire tout ceci pour élaborer un thriller ne doit pas être un exercice évident. Après, factuellement, difficile d’être dans l’erreur tellement le panel de perversion est large et infini ! Néanmoins, l’auteure trouve les mots forts pour nous heurter, nous impliquer, nous dégoûter, mais également pour comprendre.

Ici, nous allons être confrontés à un tueur en série en grande souffrance aux méthodes insoutenables. L’un ne va pas sans l’autre ?

C’est pour moi très satisfaisant de croiser à nouveau le psy que j’ai découvert dans « Somb », cet homme qui, au guidon de sa Honda CB500, fonce vers d’innombrables emmerdements mais aussi vers un puit sans fond qu’il a peut-être contribué à creuser lui-même.

Dans « Somb », j’avais plus qu’apprécié les interactions que l’auteure nous faisait vivre et, ici, j’ai retrouvé cette subtilité dans les dialogues, cet humour, mais aussi ces offensives dignes d’un battle de rap. C’est profondément humain.

Je crois que les contacts humains, qu’ils soient beaux, haineux, malsains, violents ou impossibles, sont ce que l’auteure a voulu principalement faire ressortir de son intrigue. Je me trompe peut-être, mais c’est ce que j’ai sincèrement ressenti. Par ses multiples personnages, Max Monnehay fait véhiculer de vraies et profondes valeurs, mais aussi de solides ressentiments.

L’auteure dirige cette intrigue vers de lourds traumatismes qui, incontestablement, laissent des traces et influencent des actes. C’est très bien amené, c’est lourd, ça risque de vous heurter. Cette trame, qui se déroule avec fracas, bourdonnera un long moment dans vos oreilles sensibles.

Encore une fois, l’auteure a su peaufiner puis mettre en place le contexte idéal pour nous faire ressentir ce qu’est le poids d’une lourde culpabilité. Franchement, on ne peut que compatir.

En mettant à nouveau en scène ce psy qui est impliqué dans l’enquête, l’auteure nous offre une approche particulière du déroulement des investigations. Cette approche fournit davantage d’indices basés sur l’aspect psychique et l’erreur de diagnostic peut s’avérer fatale. La psychologie n’est pas une science exacte, mais ça aide ! Cette manière d’aborder une enquête criminelle est franchement intéressante et je valide !

Bonne lecture. 

 

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