Pleine balle, James Holin
Pleine balle
James Holin
Éditions du Caïman / 2020
262 pages
J’aime beaucoup l’écriture de James Holin, ceci pour plusieurs raisons. D’une part, les interactions entre ses personnages sont toujours un pur régal, de grands moments de lecture. Les protagonistes évoluant dans ses œuvres présentent souvent une sacrée vivacité, un puissant caractère. D’autre part, je valide à 100% son humour décalé et subtil qui donne un rendu très vivant et très vrai. L’auteur a l’art de traiter de sujets sérieux, souvent avec une certaine ironie.
Dans ce millésime, il n’y aura pas d’exception. C’est toujours aussi décalé, absurde, voire vaudevillesque ! Les scènes s’enchaînent avec une accumulation de faits ubuesques tendance mégalo ! Franchement, je suis fan. Mais, attention, tout ceci ne veut pas dire que vous n’entrez pas ici dans un polar bien noir.
Nous allons suivre le commissaire Camerone, flic solitaire, dégoûté de l’humanité, qui cherche désespérément à mettre la main sur celui qui lui a bousillé la vie. Un casseur insaisissable, œuvrant depuis plus de 20 ans, qui s’est finalement fait oublier. Mais un jour, ce manouche surnommé « Le Blond » refait surface et Camerone le prend en chasse, avec une hargne dont même ses hommes ignoraient l’intensité.
Le personnage de Camerone est marquant et très marqué. Cet homme est saisissant par sa manière d’être ou de paraître : froid, insensible - en apparence -, aucune empathie ni propension d’aller vers l’autre. Ecœuré, mais par quoi ? Est-il devenu comme ça ou est-ce sa nature profonde ? Vous le découvrirez au fil des pages.
Finalement, ce flic est aussi insaisissable que l’homme qu’il poursuit, mais dans un autre registre.
Ce récit ne dure qu’une seule nuit, le temps nécessaire à nos gars de la PJ pour exécuter leur mission mais aussi pour nous livrer leur état d’âme. Cette manière de présenter le déroulement de l’histoire donne un côté très humain et le relationnel prend presque le dessus sur l’intrigue.
Un polar « coup de poing » dont le noyau de l’intrigue se situera clairement dans l’âme du personnage de Camerone.
Bonne lecture !