Solitudes, de Niko Tackian - C'est avec le bout des doigts gelé que vous refermerez ce bouquin !
Solitudes
Niko Tackian
Éditions Calmann-Lévy / 2021
320 pages
C’est dans la haute neige du massif du Vercors que nous allons suivre les traces d’un gardien de réserve naturelle, afin d’atteindre l’entrée de ce thriller. Des empreintes de raquettes nous conduiront immanquablement vers une tragédie qui va déclencher l’ouverture de cette trame plutôt sinistre. La PJ de Grenoble va alors se retrouver au début d’un chemin quasi impraticable, dans tous les sens du terme. Un assassin traine dans les montagnes !
L’auteur nous plonge dans une atmosphère intense, compacte, glacée et glaçante. Ce décor étouffant, merveilleusement bien retranscrit par l’auteur, prend carrément la place d’un personnage à part entière. Niko Tackian a réussi à reproduire une ambiance intense et profonde qui met en cage le lecteur dans une sorte de boule à neige qui a bien été secouée.
Cette neige abondante, ce vent glacial et ce froid mordant ne vous quitteront plus. Ce personnage, nous pourrions l’appeler Coralie, le nom de la tempête qui menace chaque page de ce livre de se déchirer.
L’intrigue, mettant en scène des protagonistes plutôt cassés pour certains, perturbants et perturbés pour d’autres, nous laisse facilement imaginer que le passé - encore une fois ! - sera l’élément central.
C’est dans la blancheur immaculée des montagnes du Vercors que se cache le diable et les témoins potentiels pouvant faire avancer l’enquête ne seront pas spécialement en mesure de fournir une aide précieuse. Quoique ... Entre un vieux berger aveugle, un garde-faune un peu mystique ou encore un amnésique vivant avec une balle de 9mm dans le crâne, il va falloir être percutant et efficace pour en retirer des éléments.
L’instinct ou même l’intuition vont s’avérer être un point crucial dans le cadre de cette enquête. Nina Mellinski, de la PJ de Grenoble, va devoir faire preuve de pas mal de sagacité pour atteindre son but ultime : connaître la vérité. Celle-ci, malheureusement, n’est pas toujours mise en lumière dans une affaire criminelle. La justice des hommes a ses limites et elle se contente parfois du minimum.
L’auteur nous prouve une fois de plus, avec cette histoire, qu’une âme n’oublie jamais la souffrance qu’elle a pu subir dans le passé. La vengeance est parfois la seule échappatoire, non ? D’ailleurs, celle-ci ne tient-elle pas davantage du besoin viscéral que du choix ?
C’est avec le bout des doigts gelé que vous refermerez ce bouquin.
Bonne lecture.