Face mort, Stéphane Marchand
Face mort
Stéphane Marchand
Éditions Fleuve noir / 2020
459 pages
Dans ce récit, vous allez être confrontés au renseignement, au terrorisme, à de la haute technologie liée à de l’armement lourd. L’auteur développe ici une menace extrême qui puise toute sa force dans l’invisibilité. Rien que ça. A ce stade, je suis – à l’instar de la fosse - un peu sceptique car ce genre de techno-thrillers a déjà été écrit sous bien des formes. Au final, bien que la trame soit tout de même bien ficelée, je reste mitigé. Je m’expliquerai.
Nous foulons les terres libyennes sur lesquelles quelques djihadistes ont réussi à s’imposer après s’être fait chasser d’Irak et de Syrie. L’un d’eux est identifié par le renseignement français comme étant une menace bien particulière.
Dans l’Hexagone, justement, un « petit » stagiaire, génie de l’informatique, s’occupe de paramétrer les codes d’une machine utilisant de puissants algorithmes de reconnaissance faciale, pour le compte de la DGSE, va aussi avoir un gros rôle à jouer.
Voila, sans trop en dévoiler, je vais peut-être juste encore préciser que le renseignement et les dirigeants français vont être sur les dents face à une menace concrète et imminente. Un dossier très sensible refait surface et est à deux doigts d’exploser.
Ah oui, il faudra encore compter sur la détermination d’une femme, œuvrant pour les forces spéciales françaises, qui va également s’avérer être cruciale dans cette chasse. Cette nana, je l’ai bien aimée !
J’ai apprécié la trame, et moins le style. L’auteur semble savoir de quoi il parle et j’avoue être particulièrement intéressé par la recherche du renseignement, en général, et plus spécifiquement par celui lié à une menace terroriste. Les faits, les actions ou les protagonistes m’ont paru ici plutôt crédibles, bien que le scénario soit poussé à l’extrême dans le sensationnel !
C’est peut-être ce qui m’a le plus gêné. L’auteur en fait un peu trop pour valoriser ses personnages. Au bout d’un moment, j’avais bien compris que c’était les meilleurs du monde et alentours, les plus surentraînés et les plus capables sur cette planète ! Oui, je suis un peu narquois mais c’est un peu trop caricatural à mon goût.
Par contre, j’ai beaucoup aimé le rythme qui m’a transporté vers le passé et qui m’a fait penser à la série « 24 heures chrono » ! L’effet « en temps réel », j’aime ça.
L’auteur nous démontre par ce récit que tout fonctionne par degré d’intérêt. Entre la France, la Libye ou encore le Qatar, nous allons pouvoir être spectateurs d’un long match de tennis dont la balle est bourrée d’explosif ! « L’amitié » entre pays alliés, très relative, est un bien vilain mot ...
Au final, je pense que vous allez passer un bon moment de lecture, avec des personnages percutants - tous des super-héros ! -, une filière liée au terrorisme intéressante à suivre, mais face à un scénario qui, à mon sens, manque d’originalité.
Bonne lecture.