Le Collectionneur, Fiona Cummins

Publié le par Pascal K.

Le collectionneur
Fiona Cummins

Éditions Slatkine / 2018
509 pages 

La fibrodysplasie ossifiante progressive est une maladie grave, mais aussi rare. C’est sur le « rare » que nous allons focaliser toute notre attention !

Les squelettes de deux enfants atteints de maladie osseuse ne vont pas manquer d’intéresser un collectionneur plutôt particulier. Une passion - un art ! - transmise de pères en fils, depuis la Nuit des temps ! Des os à admirer et à conserver, comme le plus beau des trésors. Un savoir-faire familial, une œuvre ! Abject.

Nous abordons ce thriller en étant confrontés à l’enlèvement d’une petite fille issue d’une famille aisée. A ce stade, déjà, je sens que l’écriture et le style de ce bouquin vont me combler. C’est fluide, sec, sombre et troublant.

Ce style me plaît car l’auteur crée rapidement une ambiance, avec peu de mots. Les personnages sont fouillés et c’est peut-être aussi cela qui nous aidera à nous enfouir dans cet environnement anxiogène. Concernant l’intrigue, elle reste efficace, mais classique, si j’ose dire. Il ne faut pas forcément s’attendre à de gros rebondissements ou de subtils retournements de situations. 

Fiona Cummins ne se précipite pas pour nous faire évoluer dans l’intrigue - elle prend son temps -, tout en nous administrant une bonne dose de tension dans les veines. L’ambiance, ici, crée le rythme, et vice-versa.

Cette intrigue est malsaine, violente et dérangeante. Je crois bien que ce rythme qui se traîne y est pour beaucoup. Une sorte de lente et longue préparation, exécutée avec minutie, qui mijote inlassablement pour aboutir sur une explosion de saveurs ! Un fumet qui restera néanmoins fade, écœurant, voire insupportable. 

La douleur et la souffrance seront très présentes entre ces lignes. Cela en sera même un condensé !

Un aspect que j’ai jugé remarquable, dans cette trame, c’est le fait de mettre en avant certains personnages tout à fait communs - plus que banals ! -, qui se retrouvent face à des choix ou des responsabilités qui les dépassent, mais qu’ils finissent par affronter. Cela dénote que nous avons, quelque part en nous, un certain courage qui ne demande qu’à émerger ! Cependant, une fine pellicule de givre, située à la surface, suffit parfois à nous faire renoncer, dommage. 

Pour un premier bouquin, c’est un très bon cru !

Bonne lecture. 

Publié dans Littérature anglaise

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