Rires de poupées chiffon, de Philippe Rouquier --- Mitigé, je n'ai finalement pas adhéré

Publié le par Pascal K.

Rires de poupées chiffon 
Philippe Rouquier

Éditions Carnets nord / 2019
353 pages

Je suis entré dans ce thriller/polar à l’aveugle, avec curiosité et prudence. Je ne connais ni l’auteur, ni son univers.

Ce que j’ai pu distinguer, dès le départ, c’est une écriture froide, hachée et assez cassante. J’apprécie. Nous sommes happés par un décor qui se prête bien au thriller, soit le massif du Vercors. Des forêts à perte de vue, des rochers, des sentiers perdus, le silence, la paix, la nature, puis des cris.

L’auteur nous présente un personnage intéressant, trouble, qui a sans doute laissé derrière lui bien des malheurs. Cet homme, ancien marin, se retrouvera dans ce décor - a choisi de se retirer du monde - et nous le suivons dans ses activités de chasseur d’insectes.

Alors oui, une écriture piquante et vive, mais un peu trop de descriptions à mon goût. Le rythme est ici capital et, à mes yeux, ces descriptions cassent l’allure du thriller.

La trame se déroule lentement, trop lentement. Par contre, l’intrigue n’en reste pas moins surprenante. C’est long, lent, mais je dois admettre que j’avais une certaine impatience de savoir ce qui se tramait dans ce coin perdu du Vercors. Les premières interactions sont pour le moins étonnantes et inattendues ! 

L’ambiguïté devient alors totale, c’est très dérangeant. Nous ne savons pas trop où nous mettons les pieds ! L’ambiance est légère et lourde de sens à la fois.

Mais je continue sur la même lancée, désolé, et je persiste à dire que les longueurs, qui n’en finissent pas, perturbent grandement ma motivation. De plus, les personnages commencent à devenir lourds et ont tendance à m’agacer.

Paradoxalement, même en m’agaçant, ils titillent ma curiosité ! Les protagonistes qui déambulent devant nous sont complètement déjantés, fous à lier. Lier est d’ailleurs le bon terme ... L’auteur nous propose des personnages qui ont totalement perdu la notion de la réalité, sans pour autant perdre leur réalité. C’est plutôt intense !

Cette histoire est un condensé de malentendus. Le challenge sera pour nous de remettre bien quelques pièces d’un puzzle plutôt étrange et désordonné au bon endroit.

Vous découvrirez ici finalement le récit d’une violente passion, remplie d’ardeur enrobée d’une folie malsaine, fétide et puante. Le côté artistique côtoiera inlassablement celui de la performance destructrice qui conduira peut-être jusqu’à l’extermination. La douleur sera également omniprésente et ceci sous diverses nuances. D’ailleurs, les nuances d’artistes déviants nous guideront sur un terrain glissant, mais paradoxalement plat. Plat, c’est pour l’histoire.

Au final, je n’ai pas adhéré à cette histoire, je n’ai pas été touché et encore moins impliqué. Cependant, j’admets que le côté « folie pure, déviance et passion » est plutôt intéressant à suivre.

Les personnages, leur savoir être, resteront le point crucial du récit. Les amateurs de relations extrêmes, extravagantes ou ambiguës y trouveront certainement leur compte.

Encore une fois, tous les goûts sont dans la nature.

Bonne lecture.

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A
Une écriture cassée et piquante : ce n'est pas pour moi.
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P
Et même ... Pas trop accroché
C
Très bel article, très intéressant et bien écrit. Je reviendrai me poser chez vous. A bientôt.
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P
Merci !