1984 - George Orwell

Publié le par Pascal K.

1984
George Orwell

Le Livre de Poche / 2021 (1949)
303 pages

Ce roman dystopique ou d’anticipation, publié en 1949, fait plutôt froid dans le dos. Il y a 75 ans, l’auteur avait une vision de ce qui aurait pu arriver, mais ce n’est pour moi pas tout à fait ça. De nombreuses personnes prétendent que c’était prémonitoire, et ce n’est pas mon avis. J’y reviendrai.

Alors oui, le totalitarisme n’était pas vraiment une fiction, surtout après la Seconde Guerre mondiale. George Orwell l’avait déjà bien compris. Ce livre reflète finalement ce qu’il craignait et ce qu’il tentait de combattre.

Concernant la trame, je pense que vous la connaissez déjà - oui, moi j’ai un peu tardé … Nous suivons un citoyen lambda qui travaille pour « le Parti », et qui est contraint de réécrire / effacer / modifier l’Histoire pour qu’elle corresponde à la version dictée par le Parti. « Qui détient le passé, détient l’avenir ».

Nous sommes dans une ville qui doit être Londres, qui est totalement sous le contrôle de l’Etat. Big Brother est derrière vous, chaque seconde, il voit tout, il entend tout, et il vous interdit même de penser si cela va à l’encontre des idées du Parti.

Notre personnage va se rebeller toujours un peu plus, sa surveillance devenant du coup toujours plus étroite. Il va également trouver une alliée et, par la même occasion, l’amour (interdit). 

L’auteur nous donne le tournis tellement c’est extrême. On étouffe, c’est malaisant, c’est sombre, c’est froid, c’est impersonnel. Et c’est bien amené. Être sous le contrôle total, cacher le passé, effacer le savoir, effacer la vie privée pour mieux la manipuler. C’est très angoissant. 

L’auteur nous fait déambuler dans un milieu violent où tout est absolument sous contrôle. La délation … Les enfants sont endoctrinés pour dénoncer leurs parents qui se font ensuite tuer. Le peuple est contraint d’oublier, puis ensuite d’oublier qu’il a oublié. Oui, ça va loin. Propagandes, lavages de cerveaux, déstabilisation, abrutissement, création d’un traitre pour le haïr, guerre perpétuelle … 

Difficile de parler de ce texte juste en quelques mots mais, dans les toutes grandes lignes, il démontre plutôt bien comment tenir un peuple par la terreur, le mensonge et la manipulation totale. Par contre, je ne cautionne pas le fait de prétendre que ce qu’il a écrit soit devenu une réalité. Les motivations actuelles des Etats totalitaires ne sont pas d’obtenir le pouvoir juste pour le pouvoir, mais plutôt de l’acquérir pour l’appât de gain, l’obtention de territoires ou pour écraser « les autres ». 

En ce qui concerne la surveillance, il me semble qu‘aujourd’hui nous fournissons nous-même le bâton pour nous faire battre … 

Le fait de s’imaginer que ce récit a été écrit en 1949 est plutôt bluffant mais, pour moi, ce n’est pas non plus une lecture incontournable. 

Publié dans Littérature anglaise

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