Jacques-Olivier Bosco - INTERVIEW

Publié le par Paco

" Le Cramé, c’est mon Spiderman à moi, une sorte de super héros par rapport à l’histoire que je raconte, avec ses problèmes et son passé. Il est incroyable, c’est vrai, mais c’est pour cela qu’il nous fait frémir, et en même temps, c’est pour ça que c’est un personnage de fiction", JOB



BOSCO ITW

Jacques-Olivier BOSCO est l'auteur de trois romans publiés aux éditions JIGAL, "Et la mort se lèvera", en 2010, "Le Cramé", sorti en 2011, et son prochain livre, "Aimer et laisser mourir" sort dans quelques jours!! Jacques-Olivier a accepté de répondre à mes quelques questions qui tournent autour de son roman "Le Cramé". Echange chaleureux, profond, franc et assez personnel... Merci JOB!


Paco : Jacques-Olivier, peux-tu te présenter en quelques mots pour que les visiteurs du blog puissent faire connaissance avec toi ?

JOB
 : quarante cinq ans, papa d’une petite fille en primaire et d’une autre qui va sur ses vingt ans, et oui, j’ai commencé tôt, amoureux de la même femme depuis plus de vingt ans. J’ai commencé à écrire des nouvelles à seize ans, tout comme à travailler, tous les étés. J’ai quitté l’école, j’ai du bosser pour une cinquantaine de patrons, restaurants, cantine de cinéma, maçonnerie dans les gratte-ciel, livraison, saisie de cours pour une secte de scientologie, gardien de nuit sur les Champs Elysées, manutentionnaire, vendeur d’appartements, de service de vaisselle au porte à porte, barman à une « Nuit Blanche » d’Eddy Barclay, patron de snack sur une plage à Gruissan, éboueur et balayeur à quatre heures du matin, responsable de brasserie, à Paris, Toulouse, Aix en Provence, Saint Tropez. J’ai vécu aux Antilles, j’ai voyagé, je me suis posé à Nice et bosse à Air France depuis dix ans. Je travaille en décalé, nuit, matin, week-end, j’ai mes repos le lundi et le mardi, ce qui m’a permis de me concentrer sérieusement à ma passion, l’écriture. Des dizaines de nouvelles, et un jour une rencontre, José Giovanni, puis le passage au roman. Voilà, en gros, ce qui peut intéresser le lecteur.

Paco : l’écriture de romans n’est pas une chose innée - j’en suis persuadé – comment es-tu arrivé à cette noble activité ? Quel est ton parcours d’écrivain?

JOB : j’ai commencé à seize ans, j’écoutais les chansons de Téléphone et j’écrivais des petits textes. Puis cela m’a plu de créer un personnage, un deuxième « moi », un SIM’S comme on dirait maintenant, et de lui faire vivre des choses. Cela me permettait de décompresser de certains boulots durs, ou le simple fait d’en chercher. Mais surtout des gens que je rencontrais, certains étaient supers, c’étaient les copains de mon héros, d’autres étaient vraiment cons, eux, se prenaient des balles dans mes histoires. Il y avait, aussi, de belles histoires d’amour… Voilà, je ne peux pas m’empêcher, en permanence, d’imaginer une histoire, de la créer, puis, dès que j’ai le temps, je la couche sur le papier. Je ne lisais pas, je ne regardais presque pas la télé, je me faisais mes histoires, par rapport à ce que je vivais ou ce que je rêvais. Par la suite j’ai lu, pour mieux écrire, puis j’ai rencontré Giovanni, qui m’a poussé à écrire un roman, un polar, de toute façon, mes histoires étaient toujours un peu noires.

Paco : comment trouves-tu le temps d’écrire entre ta famille, ton job et tes autres intérêts ? Une discipline drastique ?

JOB : justement, j’ai la chance de travailler en décalé (à Air France, une super boite). Donc, lorsque je suis dans ma voiture ou sur mon scooter, en allant bosser, mon cerveau turbine à cent à l’heure, et par exemple, si ma journée est de quatorze heure à vingt-deux heures, j’ai la matinée pour bosser, et lorsque j’ai mes repos le lundi et le jeudi, les gosses sont à l’école, et madame travaille. Mes collègues font du jardinage, du bricolage, ils retapent de vieilles bagnoles, moi, j’écris des histoires, mais jamais au détriment des miens. Je préfère me lever deux heures plus tôt pour clore un chapitre que dire non à une après-midi plage ou une soirée en famille. Par contre, pendant mon travail à l’aéroport, là, je suis concentré à fond sur ce que je fais, c’est assez pointu d’ailleurs, ce qui fait que tous ces univers sont cloisonnés et c’est mieux ainsi. De toute façon, je ne peux écrire que dans le calme et la solitude absolue.

Paco : ton roman « Le Cramé », une sacrée claque dans la gueule ! C’est noir, très noir. Pourquoi ce style bien précis ? Le fait de mettre le doigt là où ça fait mal ? Dénoncer les dérives de la société ?

JOB : dénoncer les dérives de la société, pourquoi pas ? Lorsque je « galérais », - chercher du travail quand on n’est pas diplômé, qu’on a aucune relation, lorsque tu fais ces boulots où on te dit qu’il y en dix devant la porte pour prendre ta place, que ce que tu fais doit impérativement rapporter à l’autre, bref, que tu te fais exploiter, même si ce n’est pas le Chili, le sentiment d’injustice est quand même présent. On entend souvent, chacun à sa chance, seul le travail paye etc.… C’est faux, tout vient de tes parents, où ils sont nés, dans quel quartier ils vivent, et l’attention qu’ils ont décidé de porter à ton avenir. Si ces choses-là ne correspondent à rien du tout, tu vas devoir bouffer quelques couleuvres. C’est d’autant plus dur quand on doit s’assurer, justement, de l’avenir de ses propres enfants. Au final, des milliers de gens font des boulots « alimentaires », des centaines de cons ont des postes de chefs parce qu’ils avaient des relations, ou du fric pour aller à l’école, et ces cons font chier les autres, c’est ça le plus dur.

Récurer des gamelles ou des chiottes, pourquoi pas, à partir du moment ou c’est payé correctement, mais, en plus, avoir un mec qui te fout, inutilement, la pression au dessus, ça c’est dur. Bon, j’exagère un peu, il y a pas mal de chefs sympas aussi (pour ceux qui ont du bol). Mais c’est vrai que c’est ce genre de chose qui me mène, qui mène mon écriture, l’envie que le lecteur se lâche, s’évade, se retrouve dans un univers de justice et de jusqu’au-boutisme, d’aventure, un univers héroïque. D’ailleurs, à chaque fois que je cherche à me référencer, roman policier, polar noir, thriller,  je ne trouve pas, alors je m’amuse à appeler mon style « Héroic polar » comme il existe de l’Héroic fantasy.

Paco : pour préparer ce roman, qu’as-tu entrepris ? Tu me sembles bien documenté et tu sembles bien connaître ton sujet ! Quelles sont aussi tes sources d’inspiration ?

JOB : pour « le Cramé », j’ai discuté avec des flics niçois qui m’ont expliqué ces fameux « objectifs » imposés par Paris, l’intervention des RH, les réunions entre chefs, journalières, les syndicats omniprésents, bref, ils me parlaient de la police comme d’une boite comme Peugeot ou Air France. La sécurité en tant que productivité, et la déshumanisation des tâches (surtout pas d’initiative) en forçant les gens à appliquer des dizaines de règles avant et pendant l’action et surtout à tout consigner par écrit. Les fameux rapports. De plus, chaque unité d’un commissariat doit bosser sur une dizaine d’affaires en même temps. Donc, tout ce que l’on voit à la télé, ces groupes avec leur chef qui passent une semaine, voire deux sur une seule affaire, cela n’existe pas, et c’est compréhensible.

De mon côté, comme je voulais faire entrer de l’incroyable (un gangster qui se fait passer pour un flic), il me fallait absolument une base de crédibilité autour et comme socle pour que cela passe. J’ai aussi étudié les différents profils de pédophiles, les histoires d’enlèvements, et même, de trafics d’enfants, bien que cela ne soit pas le sujet principal du livre. Pour la cité, je voulais parler de celle que j’ai connu étant gosse, à l’époque, la grisaille prenait le pas sur le reste, aujourd’hui, la violence et la délinquance finit de tout ravager. On ne se rend pas compte de la force mentale et du courage de toutes ces familles, ces mères parfois seules, qui essayent de vivre honnêtement et normalement dans cet environnement ; je veux parler de ces cités (un tout petit nombre) qui donnent l’impression d’être laissées à l’abandon.

J’ai aussi voulu parler du sentiment de révolte et d’injustice, tout en restant dans la fiction. Parce que, ce qui me révolte en premier, c’est que ce sont les propres voisins et habitants de ces quartiers qui subissent le plus la délinquance et la haine de leurs jeunes. Ils payent des impôts, des charges, mais quand ils appellent parce qu’un gars pisse tous les jours dans leur cage d’escaliers (par où passent les gosses pour aller à l’école), personne ne vient. Imaginez qu’un type défoncé aux cachetons et à la bière 8.6 décide de squatter le hall d’un immeuble de Neuilly, il y resterait pas deux heure, non ?

Heureusement, dans d’autres quartiers, les jeunes se prennent en main et font respecter un peu d’ordre, les fameux grands frères, souvent anonymes et pourtant, ce sont les Spiderman et les Batman de ces cités. Mais ce sujet est complexe et une personne et un avis seul ne peuvent répondre à ces questions et problèmes, cependant, cela n’empêche pas de s’en inquiéter. L’écriture sert à ça, imaginer en restant réel, imaginer que l’on soit né là-bas, et qu’on y a grandi, comme la jeune Patricia, un personnage que toutes les jeunes filles des quartiers reconnaitront.

Paco : tu as choisi comme trame de fond le milieu du grand banditisme, notamment. Le respect, l’honneur et surtout la parole sont les maîtres mots du roman. Ce sont des éléments précieux pour toi ? Tu mets ces valeurs très en avant…

JOB : bien sur, ce sont des choses qui me font rêver. La base en fait, c’est de faire attention à l’autre, à ce qu’on dit, ce qu’on lui doit, et il faut que cela soit réciproque. Lorsque cela fonctionne, que l’on sait que « l’on peut compter sur l’autre », que lorsque quelqu’un dit qu’il va faire quelque chose, il le fera, c’est formidable. Surtout, si cela se passe dans le respect et la connaissance de l’autre. Une forme exacerbée d’humanité, en fait. L’honneur, le respect de la parole donnée, s’occuper des siens, et reconnaître et rendre les services que l’on reçoit. C’était la mentalité de certains gangsters des années cinquante, des gentilshommes, des chevaliers, ou des membres de la Cosa nostra ou de la Mafia sicilienne avant que Toto Riina n’arrive et ne détruise tout. Ce sont aussi les règles de certains sports collectifs, des militaires comme la Légion Etrangère, mais aussi dans certains bagne du siècle dernier, c’est ce qui permet à des hommes de ne pas mourir, ou de supporter l’insupportable. L’humanité, la solidarité, la franchise et la confiance, toujours des groupes en révolte ou en guerre, c’est une force en fait.

Paco : alors que le lecteur - au début du roman - semble s’attendre à une histoire de gangsters trahis par les siens, tu nous bluffes en partant dans une toute autre direction, celle de la pédophilie, de la peur et de la maltraitance. Sujet sensible qui te tient à cœur ?

JOB : oui, si le roman policier peut attirer l’attention sur ce genre de sujet (dans mon prochain, je parle de la traite des femmes en Europe), c’est bien. Je veux surtout montrer qu’il y a des salopards partout, et qu’on doit les combattre, qu’il ne faut rien accepter, rien excuser lorsque l’on parle de violence ou d’abus. Abuser plus faible que soi c’est de la dernière lâcheté, tout le monde peut le faire, c’est ça le danger. Cela commence par des grands qui frappent de plus petits par plaisir, et cela finit par un jeune de vingt cinq ans qui viole une jeune fille de dix sept ans parce qu’ « elle l’avait allumé », en vérité, il l’a fait, parce qu’il était plus grand et plus costaud. Maintenant, si demain, il se retrouve en taule avec un gars de cent kilos, qui veut se le taper, qu’est-ce qu’il dira ? Comme je l’ai dit plus haut, j’ai du mal avec l’injustice, et la première de toute, c’est l’abus de pouvoir, de son poids, de sa force, ou de sa position, et les proies les plus faciles, les plus accessibles pour ces abrutis, ce sont les enfants, et ensuite les femmes…

Paco : la peur justement... Nous la retrouvons à tous les niveaux dans ton roman. Quelque chose de personnel ?

JOB : j’ai moi-même été racketté lorsque j’étais petit, et j’étais terrorisé, la nuit avant de m’endormir, le matin avant de me rendre à l’école, jusqu’à ce que les « méchants » se désintéressent de moi, mais c’est vrai que ça m’a foutu la rage. Pas au même point que le personnage dans le livre, mais cette impression de se retrouver dans un cycle sans fin et sans solution, parce qu’on a peur sans même savoir de quoi, est terrible. Ensuite, bien sur, beaucoup d’oppression, et de soumission, se font grâce à la peur, par exemple dans les dictatures, mais aussi dans la vie quotidienne. Mon personnage évolue dans les prisons, les cités « malfamées » et le monde des braqueurs, il s’attaque à l’état et à sa formidable machine de répression, et il n’a pas peur, ce qui veut dire que rien ne le freine. Le polar étant pour moi une échappatoire à la réalité, par des scènes d’action, des dialogues terribles, des histoires incroyables, le fait de se dire que l’on se met dans la peau d’un personnage comme le Cramé est assez jubilatoire, enfin, je pense.

Paco : réseau de pédophiles ; le personnage principal, un dur qui pourtant véhicule une peur permanente depuis son enfance meurtrie ; enfants frappés, torturés, martyrisés, tués… Un sujet que tu semblais vraiment vouloir mettre en avant, non ? Pourquoi…

JOB : houla, j’ai l’impression que les lecteurs vont se faire une fausse image du livre. Je le dis tout de suite, il n’y a pas de scène de viol ou de torture d’enfants, seul un notable pédophile se fait, un peu, torturer par le Cramé et son terrible acolyte, pour qu’il livre les noms d’un réseau. Par contre, c’est vrai, on retrouve des gosses assassinés, et l’image que j’en renvoie, c’est qu’on les traite comme des chiffons usés. Il faut lire les déclarations de certains pédophiles pour se rendre compte de leur degrés de non humanité, de manque de remord total, de leur aveu de monstruosité, et non pas animalité. Ces monstres sont parmi nous, pas nombreux et pas partout, mais tout de même, prenez garde. :: ))

Paco : « Le Cramé », je ne risque pas d’oublier ce personnage. Il est vraiment très complexe ; c’est un homme respecté, juste et charismatique, mais aussi un tueur qui n’a peur de rien ; émouvant et violent à la fois. Un homme qui tient plus finalement du justicier que du gangster. Mais finalement aussi un homme hanté par la peur,  qui porte sur ses épaules un lourd secret, depuis sa jeune enfance, un poids insurmontable et très très lourd… Comment se construit un tel personnage ? Et sinon t’attaches-tu à tes personnages ? Particulièrement à lui…


JOB : Le Cramé, c’est mon Spiderman à moi, une sorte de super héros par rapport à l’histoire que je raconte, avec ses problèmes et son passé. Il est incroyable, c’est vrai, mais c’est pour cela qu’il nous fait frémir, et en même temps, c’est pour ça que c’est un personnage de fiction. Vous pensez vraiment que la police de Los Angeles a eu un inspecteur Harry dans ses rangs dans les années soixante dix ? Le Cramé, c’est notre Dirty Harry à nous.

Paco : si ton roman serait adapté au cinéma – car il est vraiment fait pour cela ! – quels seraient les personnages principaux ?

JOB : trop dur de répondre, j’aime bien Patrick Levental qui joue dans la dernière saison de Braquo, il a un physique et un jeu à la fois sobre et tendu. Mais c’est vrai que j’ai une culture cinéma des années soixante-dix, alors là, à cette époque, il y aurait eu Clint Eastwood, Steve Mac Queen ou même Peter Fonda, en fait, un grand acteur qui se mettrait dans la peau du personnage pourrait jouer le rôle. Sinon, bien sûr, je suis fan de Daniel Craig, mais bon, il faudrait qu’Hollywood rachète les droits. Il pourrait aussi jouer un autre de mes personnages, dans mes autres romans, le Maudit, un tueur torturé au passé sombre, à suivre…

Paco : dans ce roman « Le Cramé », tu nous emmènes et tu nous poses en plein milieu des cités, dans lesquelles la violence, la peur et l’anarchie nous claquent dans la gueule encore une fois. Comment as-tu fait pour nous décrire aussi brillamment l’ambiance qui y règne ? Documentation ? Expériences personnelles ?

JOB : je me suis documenté, ça je veux le dire. A Nice même, il y a dans certaines cités, des appartements murés ou abandonnés squattés par des toxico à des étages ou habitent des familles. Dans des secteurs autour de Paris, de Lyon ou de Marseille, des coins de cités sont « interdits » à la police, dans d’autre, ces fameuses cages d’escaliers ou se font les trafics, les habitants sont fouillés avant de monter chez eux et on interdit aux médecins d’approcher de peur que cela soit des flics. Il y a des trafics qui rapportent des dizaines de milliers d’euros par jours dans deux trois immeubles mitoyens, et les habitants subissent. Pour le reste, la grisaille, le sentiment d’être la poubelle sociétale de la ville et de l’état, ça, je le connaissais déjà depuis trente ans, quand j’y vivais. Et surtout, expliquer que tous ces trafics sont générés par l’ennui, l’ennui des jeunes de quinze à trente cinq ans qui fument, qui consomment du cannabis pour passer le temps et oublier la merde où ils se trouvent.

Attention, maintenant, je ne parle que de dix pour cent des cités, dans des centaines d’autres tout se passe bien et je veux aussi dire que ce ne sont pas « tout » les jeunes les délinquants, il y en a une proportion équivalent à l’ennui, au désintérêt de certains parents et de l’état, c’est tout.

Paco : dans ce roman, nous avons le bonheur viscéral de voir un notable pédophile se faire torturé, des violeurs de jeunes filles se faire terriblement malmener, pour ne citer que deux exemples. Tu sembles aimer la vengeance, la « bonne » justice… Je me trompe ? Justicier dans l’âme le Bosco ?

JOB : non, mais après avoir lu des témoignages, après avoir vu ce que eux, ils font, c’est normal d’avoir envie de leur rendre un peu la monnaie de leur pièce. Je parle de cette facilité d’abuser plus faible que soi, plus haut. C’est là que le polar intervient en tant que défouloir de ses pulsions intimes, que la fiction, l’imagination et le fantasme permettent d’atténuer la frustration de voir des coupables s’en sortir ou bien ne pas avoir en retour les coups et la terreur qu’ils ont inspirée. Le Cramé fait ce que, peut-être, nous rêverions de faire dans ce genre de situation, mais que nous ne pourrions faire (par principe, par peur, par dégout ou par humanité), à moins que… A moins d’être un mec comme le Cramé.

Paco : « Le Cramé » est ton deuxième roman, sauf erreur. Ton 3ème est en préparation et le 1er, je ne l’ai pas encore lu – cela ne va pas tarder -. Ont-ils tous les mêmes dénominateurs communs, soit le noir, la peur et la violence ?

JOB : mon précédent livre s’appelle « Et la mort se lèvera », l’histoire d’une famille de gangsters, type mafia, père, oncles, filles et fils, neveux, qui vivent à Nice et gèrent des restaurants et des boites de nuit. Je me suis servi de mon expérience dans le domaine (lorsque je travaillais dans les bars et restaurants de Nice) pour décrire ces caractères et ces rapports familiaux forts, la famille est d’origine Calabraise. Un malheur va les frapper et ils vont déclencher une véritable tuerie dans la ville, c’est à ce moment là que le héros, qui s’appelle le Maudit, arrive pour appliquer sa vengeance. Une histoire sur les rapports père-fils et fille, lorsque ceux-ci passent à l’âge adulte, sur les valeurs, l’honneur, encore, un roman très sombre et très noir, mais une belle histoire de famille aussi. On y retrouve la violence aussi, mais c’est la vengeance qui mène cette folie, et non la peur.

Paco : corriges-moi si je me trompe ; ton prochain roman sort aux éditions JIGAL au mois de septembre. Quel est son titre et que nous réserves-tu comme histoire ? Du très noir j’espère...

JOB : oui, merci d’en parler. Ce roman, « Aimer et laisser mourir » sortira en septembre. Il y a aussi des personnages sombres et héroïque, avec une femme cette fois-ci en tant qu’héroïne. Une histoire d’amour et de violence où l’on retrouve mon style et mes thèmes ; honneur, jusqu’auboutisme, cavale et tueries. Je rends hommage à Sergio Léone dans une scène, à Michael Mann dans une autre. Et cela se passe un peu « autour du monde », comme dans les James Bond, d’ailleurs, ceux qui l’ont lu, m’on dit que le titre tenait ses promesses.

Paco : quelle question aurais-tu voulu que je te pose absolument ?

JOB : je ne sais pas, mais je veux encourager les faiseurs d’histoire, les romanciers en herbe, les passionnés d’écriture et d’histoires noires. Accrochez-vous, écrivez, vous serez lu, les éditeurs lisent tous ce qu’ils reçoivent, et s’ils vous refusent, recommencez, regardez comment écrivent les autres et essayez de comprendre, mais recommencez, recommencez, un texte n’est jamais perdu, vous ne ferez que progresser. Je m’étais dit, pour ma part, que je serai édité à la retraite. J’ai gagné quelques années.

Paco : Jacques-Olivier, merci encore pour ton histoire qui restera ancrée dans ma mémoire !

JOB : merci à toi Paco pour tes encouragements et ton analyse pertinente de mon roman, quel auteur ne rêverait d’être chroniqué comme je l’ai été par toi. Avec ta grande culture des polars de ces dernières années, ta gourmandise littéraire, tu as un bon niveau de comparaison, c’est ce qui m’a touché. Cela m’a donné la foi en mon travail, et l’envie de continuer et de m’améliorer.

Les lecteurs comme toi, qui amènent un tel retour, c’est… c’est comme si, ce livre, je l’avais écrit pour toi. Le fameux lecteur invisible à qui on essaye de plaire à chaque mot, chaque phrase, chaque paragraphe. Encore merci, et pleins de bonnes lectures !!!

JOB

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S
Euh Tonton , j'ai Lu tout ton interview . Déjà que le 1er que tu ma fait lire ma totalement plu , a vrai dire je les kiffé alors que je ne suis pas fan de lecture tu le sais , mais j'ai accroché a<br /> mort. Alors sa sera avec grand plaisir de lire ton nouveau livre qui a l'air d'être une tuerie. Je suis fière de toi , et j'aurais toujours au tant de respect pour toi. Bonne continuation Tonton .
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