"Carte Blanche", de Jeffery Deaver (James Bond)
Carte blanche
Jeffery Deaver
J'ai vu pas mal de films de James Bond mais j'avoue que c'est la première fois que je lis un roman mettant en scène le fameux espion. L'auteur, Jeffery Deaver, a succédé à Ian Fleming, inventeur et "père" de James Bond. Jeffery Deaver est un excellent écrivain de polars et cela se ressent amplement en lisant "Carte Blanche".
En 2004, Jeffery Deaver a remporté le prix "Ian Fleming" de l'Association des écrivains de romans policiers pour son livre "Le rectificateur". Dès lors, il a accepté la demande de Corinne Turner, directrice de Ian Fleming Publications, de continuer à faire vivre James Bond.
Dans cette nouvelle aventure de James Bond, l'espion reçoit la mission de déjouer un attentat qui se déroulera en un lieu inconnu et qui provoquera des milliers de victimes dans la semaine à venir. Cet attentat est nommé l'incident vingt. Cette tâche conduira Bond dans pas mal d'endroits, tel qu'en Serbie, à Dubaï, en Angleterre et principalement en Afrique du Sud.
Pour cet objectif, l'agent aura carte blanche, respectivement il pourra parvenir à ses fins par n'importe quel moyen. Ses adversaires? Severan Hydt, directeur richissime d'une entreprise de recyclage de déchets, secondé par l'ingénieur Niall Dunne, son bras droit qui pense vraiment à tout. Ces deux personnes vont s'avérer redoutables. L'auteur a su leur donner un caractère précis et rigoureux, chose qui donne un sacré dynamisme dans l'histoire. On retiendra la fascination de Severan Hydt pour tout ce qui est vieux, qui pourrit, tels que des cadavres décomposés... Des adversaires intelligents, vigilants et prudents qui vont se montrer sans pitié.
Point négatif, il y a très peu de scènes d'action. Mais celles qui se déroulent dans ce roman sont tout de même mémorables. Dans les films de James Bond que j'ai vus, j'adorais aussi la panoplie de gadgets confectionnés par un spécialiste de son agence. Là aussi, peu nombreux. Peut-être à retenir son "QIphone" qui permet par-exemple de suivre une conversation à distance à travers une vitre fermée...
Point positif, la progression de l'intrigue est d'une finesse sans précédent. Durant la lecture, je me suis dit un moment que c'était sympa, un suspens bien soutenu, un excellent polar mais pas un vrai James Bond tel que je me l'imaginais. Mais en parcourant la suite, je me suis vite rendu compte que je me mettais le doigt dans l'oeil.
Le personnage de James Bond se construit petit à petit et devient monumental. Toujours une longueur d'avance! Je retiens plutôt, comme je l'ai déjà exprimé, un travail dans la finesse, un travail d'enquête pure, plutôt que dans l'action proprement dite. A retenir justement une splendide mission d'infiltration parmi ses ennemis que James Bond exécutera admirablement avec l'aide de la police sud-africaine; un vrai régal. Mais rassurez-vous, ça tire tout de même dans tous les sens! Lorsque je dis ça, je pense surtout à la scène finale qui est mouvementée et que vous ne pourrez qu'apprécier. De l'action et de la finesse...
Pour les amateurs de voitures, il y a de quoi se rincer l'oeil. James Bond nous promène dans sa Bentley Continental GT ou alors dans une belle Subaru Impreza, un peu modifiée pour l'occasion.
Dans l'ensemble un très bon roman, et même un très bon James Bond. Très bonne description des villes et pays traversés par l'espion. Des personnages sublimes, surtout les ennemis de Bond. De l'humour, de très belles femmes bien entendu, et des rebondissements à couper le souffle! Et là je vous assure que le mot rebondissement prend toute sa valeur.
Petite déception personnelle, il ne dit à aucun moment: "Mon nom est Bond, James Bond"... ;-)