La mort en face - Antonio Lanzetta

Publié le par Pascal K.

La mort en face 
Antonio Lanzetta

Mera Éditions / 2024
264 pages 

Ça se lit vite, je l’admets. Ça se lit bien, cela aussi, je le concède volontiers. D’ailleurs, je l’ai lu d’une traite. Pourtant, une fois la dernière page tournée, je reste étrangement vide. J'ai du mal à mettre le doigt dessus mais, au bout d’un moment, je commence à entrevoir pourquoi.

Tout au long de cette intrigue, dans laquelle j’ai mordu immédiatement assez fort, j’ai eu beaucoup d’attente. Il faut dire que c’est "bien foutu" et assez prenant. Mais l'introduction soudaine d'éléments surnaturels m'a laissé frustré - bien que ce soit un choix artistique légitime de l'auteur. Mais voilà, je n’aime pas ça. L’intrigue ?

Sur une plage près de Salerne, en Italie, le corps d'une jeune femme est retrouvé, victime d'un viol et d'un meurtre. L'affaire prend une tournure troublante lorsque, dans un établissement psychiatrique, un jeune patient se met à dessiner la victime avec une précision déconcertante. 

Comment ce jeune, confiné dans l'institution sans aucune possibilité de sortie, peut-il reproduire les traits d'une femme qu'il n'a pourtant jamais rencontrée ? C’est ce que vont essayer d’établir un flic et une psy qui mènent ensemble cette enquête. Pour ma part, j’ai également une grande attente car c’est un truc de fou. 

Comme je l’ai écrit au début, l'histoire se déploie de manière fluide et cohérente, suivant une progression policière classique et logique. Le rythme, porté par des chapitres courts alternant les points de vue des différents protagonistes, rend la lecture plutôt sympa. Quelques regrettables « coquilles » viennent toutefois entacher le plaisir de la lecture et, désolé, mais je déteste ça. 

J’apprécie la manière qu’utilise l’auteur pour soulever le voile qui couvre la personnalité des divers protagonistes. Le rythme, bien que « posé », s'accorde plutôt bien avec la progression de l'enquête, créant ainsi un bon équilibre entre le développement des protagonistes et l'avancée de l'intrigue.​​​​​​​​​

L’aspect psychologique est ici intéressant, voire capital. L’état psychique de l’un des personnages plombe carrément ce récit et nous écrase sous une chape de plomb. Son passé, qui ébranle le présent, respectivement cette enquête, est bouleversant et cruel. 

L'auteur nous entraîne dans un récit criminel qui ne se contente pas de flirter avec l'irrationnel - il y plonge tête la première. Une touche plus subtile de surnaturel aurait pu me convenir, d'autant que l'ensemble est admirablement orchestré, porté par des personnages fascinants et intrigants.

Malheureusement - et c’est une histoire de goût ! -, j’ai décroché. 

À lire, pour celles et ceux qui y adhère. 

Publié dans Littérature italienne

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